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INTRODUCTION.

sang jaillit au loin. Bientôt Sigfrid pâlit ; blessé mortellement, il chancelle et roule à terre.

IV

Le forgeron cité dans les Nibelungen n’est autre que Vôland, le forgeron mythique de l’Edda. « Vôland, dit M. Marmier, ce Dédale des temps modernes, dont le nom s’est répandu à travers l’Europe entière, Vôland, ce forgeron magique, a été un des héros du moyen âge, le héros de l’art et de l’industrie, le représentant d’une pensée habile et intelligente qui invente et qui crée. Ce personnage n’a point l’attitude majestueuse, ni la mâle beauté que le peuple a coutume d’attribuer à ses héros. Les traditions ne parlent pas de ses longues boucles de cheveux blonds, ni de son œil étincelant, ni de ses membres nerveux ; tout au contraire, elles le représentent faible et mutilé, enfermé dans une île, et travaillant par l’ordre d’un maître cruel. C’est son intelligence qui fait sa beauté ; son adresse est sa force ; un savoir cruel sera son salut. »

Vôland, à qui Nidung, roi des Nériciens, a fait une injure sanglante, a l’âme altérée de vengeance, et il assouvit bientôt dans le sang sa rage implacable.

À Java, ce mythe du forgeron est également connu.

Un jour, le roi de Padjadjaran fut averti qu’une de ses femmes allait donner le jour à un fils qui le