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INTRODUCTION.

ce langage d’un dragon ; et ce dragon, nous le retrouverons dans la Saga Scandinave de la Volsunga, l’épopée lyrique et dramatique dont Sigurd est le principal personnage. En effet, à celui qui ne saurait lire cette légende dans son idiome primitif, le livre de M. Marmier sur la littérature islandaise enseignera comment Reigin, frustré de son héritage par son frère Fafnir, engage Sigurd à tuer cet être cruel et perfide, qui a la forme d’un dragon et dont le casque seul jette l’épouvante dans le cœur des vivants. Lorsque le monstre sera tué, Aslauga, la fille de Sigurd et la femme de Ragnar Lodbrok, roi de Danemark, révélera à son mari les infidélités qu’il a commises dans ses courses lointaines. « Ce ne sont pas tes compagnons de voyage qui m’ont appris ton secret », lui dira-t-elle, « je l’ai appris par trois oiseaux que tu as dû voir voltiger auprès de toi ; et pour preuve de ce que je te dis, il me naîtra un fils dans les yeux duquel sera peinte l’image d’un dragon. »

Les paroles d’Aslauga se réalisent, et Ragnar, qui avait recherché en mariage Ingibiörg, la fille du roi de Suède, refuse de l’épouser ; ce qui fait éclater la guerre entre les deux royaumes Scandinaves.


C’est encore dans l’Orient qu’il faut chercher l’origine de la fable du Sigfrid des Nibelungen, qu’une puissance magique a rendu invulnérable, à l’exception d’un seul endroit de son corps.