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INTRODUCTION.
III

Ce même Hangling Darmo avait appris du serpent Nogopratolo, un dieu souterrain, la langue des quadrupèdes, des oiseaux et des insectes, mais il lui était défendu de communiquer sa science à autrui. Chez les paysans et les pâtres slaves, une femme révèle aussi à un vieux roi que, pour comprendre le langage des animaux, il suffit de manger d’un certain serpent dont elle lui fait présent. En Hesse, aux environs de Hanau, un roi savait toujours ce qui se passait en tous lieux, et pour acquérir cette science, il se faisait apporter par un serviteur de confiance un plat couvert, puis demeurait seul. Mais le serviteur, ne pouvant résister à sa curiosité, découvre le plat, y voit un serpent blanc, en mange, et il comprend aussitôt le langage des bêtes[1]. En Écosse, des traditions populaires mentionnent aussi un serpent blanc qui découvre les choses surnaturelles à celui qui plonge le doigt dans sa graisse[2]. Des philosophes de l’antiquité, Démocrite[3], Mélampe[4], croyaient que les serpents pouvaient enseigner le langage des oiseaux.

En Épire, d’après de Hahn[5], un fils de roi apprend

  1. Contes des frères Grimm, no  17.
  2. Kinder-und hausmærchen, t. III, p. 127.
  3. Plin. lib. X, cap. 49.
  4. Apollodor. lib. IX, t. II.
  5. Contes grecs et albanais, no  37.