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INTRODUCTION.

On sait le reste de l’histoire. Le Petit Poucet put soustraire ses frères à la voracité de l’ogre. Il lui déroba même ses bottes de sept lieues, s’en chaussa, et sut avec elles rendre au roi de son pays de si grands services, qu’il devint, comme Adji Saka, riche et puissant ; mais comme lui, il ne détrôna pas son souverain. Au temps où vivait Perrault, la royauté en France n’était pas encore discutée, et les esprits ne songeaient pas à renverser la monarchie.

Parmi les contes de madame d’Aulnoy, il en est un connu sous le nom de l’Oiseau bleu.


Le prince Charmant ne veut pas épouser Truitonne, d’abord parce qu’elle est laide, ensuite parce qu’il aime Florine, une belle jeune fille de race royale.

Truitonne avait été élevée par sa marraine, la fée Soussio, et celle-ci, furieuse de voir le prince dédaigner sa filleule, le métamorphosa en un oiseau bleu et fit enfermer Florine dans une tour solitaire.

« Dans la mélancolie qui l’accablé, raconte madame d’Aulnoy, il voltige de branche en branche, et ne choisit que les arbres consacrés à l’amour et à la tristesse ; tantôt sur les myrtes, tantôt sur les cyprès, il déplore sa mauvaise fortune et celle de Florine.....

« Il y avait vis-à-vis de la fenêtre où Florine se mettait un cyprès d’une hauteur prodigieuse ; l’Oiseau