« Adji Saka étendit son turban, et tout le royaume de Mendang en fut couvert, et le turban n’était pas entièrement déroulé ; il enveloppa d’abord les bourgs, ensuite les environs, et enfin tout Java. Alors Adji Saka reprit sa taille ordinaire, et le patih, voyant sa puissance surhumaine, eut peur et se hâta de se désister en sa faveur de tout le royaume de Mendang, qui devint prospère sous le règne d’Adji Saka. »
Cet ogre, qui mange les petits enfants de Mendang,
a traversé les mers, et Perrault en a fait, au dix-septième
siècle, le conte du Petit Poucet, qui va avec
ses frères dans la forêt sombre, frapper à la porte
d’une cabane et demande à y passer la nuit.
Une femme leur ouvre, et les voyant tous si jolis,
se met à pleurer et leur dit : « Hélas ! mes pauvres
enfants, où êtes-vous venus ? Savez-vous bien que
c’est ici la maison d’un ogre qui mange les petits
enfants ?
« — Hélas ! Madame, lui répondit le Petit Poucet, qui tremblait de tous ses membres aussi bien que ses frères, que ferons-nous ? Il est bien sûr que les loups de la forêt ne manqueront pas de nous manger cette nuit, si vous ne voulez pas nous recevoir chez vous ; et cela étant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous mange. »