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INTRODUCTION.

tagnes ou sous les pins des landes incultes. Par ce travail de comparaison se confirmerait ce que Guillaume de Humboldt a établi au moyen de la langue kawi, c’est-à-dire que des descendants de la race arienne ont pénétré dans l’Archipel d’Asie, se sont mêlés aux populations de ces îles, et y ont laissé les croyances et les légendes de leurs ancêtres, qui sont aussi les nôtres. Et de même que Sylvestre de Sacy nous a appris que la fable de la Fontaine, si connue sous le nom de la Laitière et le Pot au lait, nous est venue de l’Inde à travers la Perse, par la route de Bagdad et de Constantinople, de même on peut indiquer la source où Perrault a puisé son conte de fées la Belle au bois dormant. Les Avadanas sanscrits[1] contiennent peut-être l’origine du conte de Voltaire sur les Aveugles juges des couleurs et il est probable qu’ils ont donné naissance à d’autres fables de La Fontaine, telles que celles-ci : les Canards et la Tortue, la Chauve-Souris et les deux Belettes, l’Ours et l’Amateur de jardins. Hélas ! les vieilles traditions finissent toujours par des fables ou par des contes pour amuser les petits enfants ! « Les luttes des puissances de la nature, a dit Max Müller, après avoir été personnifiées d’abord dans des dieux, puis dans des héros qui s’aiment et se haïssent, le furent ensuite par les contes populaires, dans des fées ou de malins petits génies qui se courtisent ou

  1. Contes hindous, traduits du chinois par Stanislas Julien.