Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
LE SERVITEUR

en allant se coucher qu’il leur dit bonsoir. Ainsi nous avons deux demeures bien différentes, quoique abritées sous ce même toit ; celle de la ville, dirais-je, et celle du village à qui le séjour et le souvenir du père et de la mère Louis donnent un cachet d’ancienneté qui me la rend chère. Dirai-je encore que c’est elle que je préfère ? Elle sert de cuisine, de salle à manger, de buanderie les jours de lessive, et de chambre de débarras. Derrière un rideau sont accrochés des vêtements. D’être tout près de la cave ses murs suintent, et par larges plaques le plâtre gonfle et menace de tomber. Il y a au plafond des taches d’humidité et de fumée. En toute saison il y fait froid. L’hiver nous n’y allumons de feu que par les très grandes gelées : nous nous tenons dans la maison de ville.