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point raison. Plus le sol est aride, et plus tu t’y incrustes. Plus le fardeau est lourd, et plus tu t’arc-boutes, sans songer à le rejeter d’un coup de reins. Tu ne sais pas que l’on s’occupe de t’en débarrasser. S’il faut te le répéter, je crois que tu ne le souhaites pas. Quand ce sera fait, tu t’assoiras au bord de ton champ, gêné d’une liberté dont tu ne sauras que faire, les mains soudain plus lourdes de n’être plus chargées de chaînes, l’âme chavirée d’entendre, dans le lointain, les coups de feu répondre aux coups sourds du tocsin, et la flûte moqueuse du Ça ira se marier aux trompettes ardentes qui sonnent la révolte.