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III

Il ne suffit pas d’aimer son travail, ni d’aller avec une résignation joyeuse au-devant de la tache de chaque jour. Il ne suffit pas de thésauriser pour la vie présente : il faut aussi mériter le ciel. Sans doute tu espérais en cette récompense, mais sans que cela te diminuât, bien au contraire, puisque ta douceur n’en était que plus grande.

L’église était pour toi beaucoup plus qu’un endroit où tu travaillais comme dans les jardins : tu n’y entrais jamais qu’avec le sentiment de pénétrer dans la maison de Dieu. Ce n’était pas seulement pour gagner un peu d’argent que chaque samedi tu balayais les nefs et le chœur, secouais les tapis, rangeais les chaises, préparais les bougies, mais parce que la maison de Dieu doit être nette et qu’on ne doit pas pouvoir y rencontrer un grain de poussière.