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LE SERVITEUR

Ses nefs, son chœur même sont trop clairs. Il n’y a pas, sur ses vitraux neufs, cette délicate poussière des siècles qui tamise la lumière. On n’y trouve point cette obscure clarté, ce demi-jour mélancolique qui sont l’âme des anciennes églises. On y chercherait vainement des statues de saints en bois à peine dégrossi, des inscriptions taillées à même les dalles, illisibles parce que les pas de vingt générations ont fini par en effacer les lettres. Tout y est d’aujourd’hui, depuis la grande chaire sculptée jusqu’aux petits bénitiers en porcelaine blanche. Il suffit de regarder l’ouverture cintrée de la tribune pour s’étonner de n’y point voir, en une double flûte de Pan, les tuyaux de montre d’un orgue.