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LE SERVITEUR

verdure qui nous permettra de narguer l’été.

Mais tu secoues la tête. Tu me dis :

— Non. Ça ne m’intéresse pas. Les vêpres finies, je rentrerai à la maison. Je mettrai mes chaussons et, jusqu’à l’heure de la soupe, je lirai La Croix et mon livre de Méditations pieuses. Ces fêtes-là, vois-tu, ce n’est bon qu’à nous détourner du droit chemin. Nous sommes ici-bas pour travailler et pour nous occuper de notre salut. Un jour de repos par semaine, c’est tant qu’il nous en faut. Mais ce n’est pas une raison d’en profiter pour aller à des fêtes pareilles. Tu me dis que c’est à cause du printemps. C’est bien possible. Mais, pour moi, le printemps c’est la saison où les journées commencent à devenir plus longues. Et puis je n’ai jamais dansé. Quand j’étais à Vincennes, au lieu de fréquenter les bals, je lisais dans ma mansarde. Est-ce que tu te souviens de Jean Valjean ?

Il y avait enfin la fête du Lundi de la Pentecôte. C’était la plus importante de toute l’année. Le 14 juillet se célébrait partout. Quant au premier dimanche de mai il n’attirait guère, au bois de Narvaux, que les gens de la ville. Le Lundi de la Pentecôte était bien différent. Il