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XII

Tu aimais bien moins encore les jours de réjouissances publiques.

La veille du Quatorze-Juillet, ce n’était pas vous, les employés de l’église, qui sonniez les cloches : leurs cordes, ce soir-là comme le lendemain matin, revenaient de droit aux cantonniers de la ville. Le petit canon faisait son possible pour tonner tout près de l’arbre de la Liberté. Tout ce bruit te donnait mal à la tête. Dirai-je qu’il te donnait aussi mal au cœur ? Ce soir-là tu ne restais pas longtemps sur le pas de la porte. Et, tandis que la foule circulait sur les Promenades où des lampions étaient accrochés à des fils de fer tendus de tilleul à tilleul, tandis que les flonflons de la retraite aux flambeaux arrivaient jusqu’à nous, tandis que des pétards éclataient à ras de terre et que des