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VII

C’étaient surtout l’automne et l’hiver qui mettaient en valeur la maison.

Dans les derniers jours de septembre, le Bibi de la Maladrerie nous amenait un chariot de bois de moule et de souches. Pour moi c’était une date. Nous allions avoir des provisions qui tout l’hiver nous permettraient de narguer le froid. Quand les deux bœufs du Bibi pénétraient dans notre cour, j’aurais trépigné de joie. C’était comme s’ils nous avaient appartenu. Je vivais un instant de la vie que je rêvais de mener dans un village où nous aurions possédé les bêtes, les champs et les prés nécessaires pour pouvoir nous passer de tout le monde. Mais tu avais fait la maison de telle manière que les bœufs du Bibi remplaçaient ceux que nous n’avions pas.

Je montais sur le chariot pour aider à déchar-