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III

Mais nous savons que les propriétaires sont honnêtes et qu’ils nous en donnent toujours pour notre argent. Le nôtre estime que, pour cent francs de lever annuel, nous avons droit à plus que ces deux pièces. Et c’est pourquoi nous sommes maîtres d’un grenier, d’une cave, de deux toits à poules et d’un toit à lapins, d’une fontaine, dune cour, d’un jardin et d’un champ.

Sur toute la longueur de îa maison, le grenier s’étend comme un monde où il fait obscur et chaud. Pour la chaleur, ce doit être parce qu’il est plus près du soleil, tant il me paraît inaccessible. Toi qui n’as peur de rien, tu y montes souvent. Les barreaux de l’échelle sont familiers à tes sabots. C’est de là-haut qu’après avoir jeté bottes de trèfle et de paille, bois de moule et fagots, tu descends dans un panier les oignons et les haricots qui ont séché sous les tuiles. Je