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opération à prime court nécessairement jusqu’à l’échéance, c’est-à-dire jusqu’à la réponse.

Pour les primes, l’importance est fixe, la variation ne se produit que sur l’écart. Par exemple, sur la rente 3 pour 100, on ne traite d’ordinaire que des primes dont 1fr et des primes dont 0fr,50.


36. L’écart entre le cours d’une prime et celui du ferme dépend d’un grand nombre de facteurs et varie sans cesse.

Au même instant, et pour une même échéance, l’écart est d’autant plus grand que la prime est plus faible, par exemple une prime dont 1fr est évidemment à un cours moindre qu’une prime dont 0fr,50.

L’écart d’une prime décroît plus ou moins régulièrement depuis le moment où elle vient d’être cotée jusqu’à la veille de la réponse, moment où cet écart est très faible.

Mais, suivant les circonstances, il peut se détendre très irrégulièrement et se trouver plus grand quelques jours avant la réponse qu’il ne l’était beaucoup plus tôt.

La tension de l’écart des primes est l’indice de l’instabilité, elle montre que le marché présage de grands mouvements. Ce fait va être précisé d’une façon mathématique.


37. Il est évident que si l’on considère une même échéance, l’écart d’une prime est d’autant plus élevé que l’importance de la prime est plus faible.

Une première question se pose, question que j’ai résolue bien avant que je ne me sois occupé d’études sur le calcul des probabilités : Est-il possible, en admettant uniquement que l’écart d’une prime diminue quand son importance croît, qu’il existe des opérations permettant à un spéculateur de gagner à tous les cours ?

En choisissant convenablement les rapports des écarts de trois primes, on pourrait imaginer une infinité d’opérations permettant de gagner à tous les cours.

Les écarts qu’exigent ces opérations ne sont pas un désaccord