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raient la perte du vendeur ; dans ce cas, l’opération se ferait à un cours inférieur à celui du ferme.

On ne traite pas ces primes dans la spéculation sur les valeurs ; on obtient une prime à la baisse d’un genre un peu différent en vendant ferme et en achetant simultanément une prime à la hausse.


32. Supposons, par exemple, que le cours de la rente 3 pour 100 soit 75fr.

Le spéculateur A prévoyant la hausse pour la fin du mois et ne voulant pas courir le risque d’un achat ferme, achète pour l’échéance de la fin du mois, au cours de 76,20, une prime dont 0,50. (Il est d’usage de dire d’une prime dont au lieu d’une prime de.)

Le cours d’achat est plus élevé que le cours du ferme, mais, quelle que soit la baisse, A ne pourra perdre que 0,50. Tout se passe pour lui comme s’il avait acheté ferme à 76,20, le cours ne pouvant descendre au-dessous de 76,20 − 0,50 = 75,70.

Si, en réalité, le cours est au moment de l’échéance au-dessous de 75,70, A ne perd que 0,50 comme si la baisse n’avait pas dépassé le cours de 75,70.

L’écart de la prime est la différence 76,20 − 75 = 1,20 entre le cours de la prime et le cours du ferme.

Le pied de la prime est le cours 76,20 − 0,50 = 75,70.

À l’instant de l’échéance, on dit que la prime est levée si le cours est supérieur à celui du pied de la prime, soit 75,70 ; elle est abandonnée dans le cas contraire.

Comme nous prenons pour zéro le cours actuel, le cours d’une prime et son écart désignent la même quantité.


33. D’une façon générale, dans une prime il y a trois quantités à considérer : l’importance de la prime, c’est-à-dire la somme maxima que veut risquer l’acheteur ; le cours auquel la prime est négociée que l’on nomme l’écart de la prime ; enfin l’époque de l’échéance.