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préface.

ÀÎTG 46 ’ AGA

on loue un bâtiment pour etïectuer un transport. On l’appelle nollssement dans la Méditerranée, charte-parttedans quelques ports de l’océan. Ce dernier mot vient du latin charte. parllta, parce qu*autrefois on écrivait le contrat sur un parchemin, qui était ensuite partagé entre les contractants. Le fret est le prix de la location, et aussi le transport de la cargaison d’un armateur. Le mot fret désigne encore certains droits que les navires paient l’entrée et à la sortie des ports. Le fréteur est celui qui loue le navire, l’affréleur est le locataire. La police d’afl’rétement doit énoncer le nom et le tonnage du navire, les noms du capitaine, du fréteur et de Paffréteur, le lieu et le temps convenus pour la charge et la décharge du navire (sinon, on suit l’usage des localités), le prix et le mode de location, et l’indemnité stipulée pour le cas de retard. L*aíl’rétement est constaté par le connaissement (V. ce mot). On peut afl’réter un navire entier, ou seulement une partie. L’af{’relement par partie se fait au gumtal ou au tonneau, c.-it-d. au poids de la marchandise ou à l’espace qu’elle occupe : on le nomme affrélement à. la cueillette, parce que le maître du navire se charge de recueillir d’autres affréteurs pour compléter son chargement. Les conditions de l’aíl’ré, tement et les obligations qui en résultent sont réglées par le décret du 3 janv. 1809, la loi du 16 juin 182-1-, et les art. 273-310 du Code de commerce. I

AFFBONTEES (Tetes), se dit de deux tetes- qui se regardent, sur les pierres gravées ou les médailles. AFFUT (de fût, qui dérive du latin fustis, bâton), bâti de charpente sur lequel est montée une bouche a feu. Outre le bois, on emploie aussi le fer et la fonte. On ne connut d’abord que l’a/’/’út fl demeure, qui supportait la pièce d’artillerie de défense, ou que l’on’t’abriquait sur place pour l’attaque. Mais, pour transporter un canon d’un lieu a un autre, il fallut inve-nter Faffút roulant. L’honneur en revient à Coleone, général vénitien du xvi* siècle, et, depuis cette époque, les atïùts ont recu de nombreux perfectionnements au double point de vue de la force de résistance et de la facilité de manœuvre. Vauban, le grand Frédéric et Gribeauval s’en sont particulièrement occupés. Aujourd’hui on distingue : l’a[/’úl cl demeure ou af/’út de place, et l’af/’ût de marine, qui ont des roues pleines, suffisantes pour faire mouvoir la pièce dl artillerie sur un petit espace ; llaf/fût de côte, qui n’a pas de roues, mais que surmontent des rouleaux percés de leviers au moyen desquels on met hors de batterie ; l’af/’út rl rouage, destiné aux pièces de campagne ; l’a/’fút de mortier, dépourvu de roues ; l’al’/’út traînant, pour l’artillerie de montagne. L’affút cl. flèche, dont on avait eu l’idée première pendant l’expédition du général Bonaparte en Égypte, fut introduit en 1815 dans l’artillerie anglaise ; il a été adopté en 1827 en France, et plus tard par les autres puissances de l’Europe.

Arrur (Chasse à l’). V. CHASSE.

AFGHANS (Langue et littérature des). La langue des Afglians, qu’on appelle le pouchtou, appartient à la famille des langues indo-européennes. Quoi qulen aient dit William Jones et d’autres linguistes, elle n’ofl’re, ni dans ses racines, ni dans sa grammaire, aucune ressemblance avec lîhébreu, le chaldéen, l’arabe ou une autre langue sémitique ; c’est ce qu’Elpl1instone et Klaproth ont démontré. Seulement, les Afghans ont emprunté à. l’arabe, par le canal du persan, les mots relatifs à la religion, a l’administration et aux sciences, et ils se servent aussi de l’alphabet persan, auquel ils mêlent des points ou autres signes pour exprimer quelques sons que les lettres persanes ne représentent pas. La déclinaison dans le pouchtou est conforme lt l’hindoustani, et la conjugaison au persan. On distingue dans le pouchtou plusieurs dialectes, le dourani, le berdourani, et le patani. -La littérature afghane est toute moderne, et il ne parait pas qu’aucun de ses monuments ait plus de 200 ans d’existence. Les auteurs se sont inspirés des Persans, et leurs ouvrages portent le caractère de l’imitation. Parmi les poëtes afghans, on doit citer le schah Ahmed, dont les odes en pouchtou sont accompagnées d’un volumineux commentaire par le khan Ouloum, et qui composa aussi des poëmes en persan. llehmàn, plus populaire encore, a écrit des odes calquées sur celles des Persans. Il y a plus d’originalité dans les poésies de Khoushal, khan des Khattaks. Les prosateurs se sont principalement occupés de théologie et de jurisprudence ; il y a cependant quelques ouvrages sur l’histoire du pays, mais la langue persane a été employée dans les plus importants. Le lieutenant Leach a publié une Grammaire afghane dans le Journal de la Socgele aszatzque du Bengale, et Bernhard Dern a sg., -.~› -inséré

des Remarques grammaticales sur le pouchtou dans les Mémoires de l’Acazlémie des sciences de S*-Pétersbourg (6° série, t. 5). La Société biblique de Londres a fait traduire en pouchtou le Nouveau Testament et les livres historiques de la Bible. B.

AFRICAIN (Ordre). V. Onons on nA’r1m.uz.

AFRICAINES (Langues). Il est impossible, faute de connaissances suffisantes, de classer les langues parlées en Afrique. Elles n’appartiennent pas toutes à la même famille. Sans parler du turc et des idiomes apportés par les colons européens, ion peut distinguer, sur le versant méditerranéen de ce continent : la langue éthiopienne et ses dialectes, parlés en Abyssinie ; le cople, idiome de la population égyptienne ; l’arabe, qui est la langue du commerce dans les régions du nord. et qu’on parle également sur la cote de l’est, dans les archipels de l’océan Indien, et jusqu’à Madagascar ; le berbère et ses dialectes, répandus dans toute la Barbarie et en Nubie. Chez les nègres de I’ouest et du centre de l’Afrique, on parle le wolof (ouolo/’ou yolo/’), le bullam, le foulah, le man dingue, etc. L’idiome des Achantis s’étend sur la partie occidentale de la Guinée, et le fantie sur le reste de ce pays. Dans l’Afriqueaustrale, on rencontre : le congo, parlé dans la région de ce nom ; l’abonda, depuis le Congo jusqu’à la côte de Mozambi ne ; le cafre et le hottentot, tout a fait au sud ; le mazlgeasse ou malgache, à Madagascar. Les idiomes des tribus de la Nigritie intérieure sont encore très-pen connus (V. les articles de ce Dictionnaire consacrés à chaque langue). Les langues africaines ont reçu de quelques philologues le nom de langues allítérales, parce qu’clles évitent l’accumulation des consonnes, les doubles lettres, etc., et que l’alternance régulière des consonnes et des voyelles donne xl la prononciation quelque chose de net et de clair. Les radicaux de ces langues sont généralement monosyllabiques ; les autres mots se forment par l’add-ition de préfixes ou particules modificatives qui expriment les relations de nombre, de temps, de genre, de cause, etc. Les particules indicatives des prépositions sont peu nombreuses et vagues ; il en est de même des conjonctions. Mais cette pauvreté, qui rapproche les langues africaines des langues sémitiques, est compensée par une grande richesse sous le rapport des voix du verbe. Pour la distinction des genres, les idiomes africains ne ressemblent en rien aux langues aryennes et sémitiques : le plus souvent, ils font deux genres de l’animé et de Finanimé, et, dans les êtres animés, ils distinguent l’homme etl’anímal. V. Kœllc, Polyglotta africana.,185fl, in-fel. AGADA ou KWETZ, instrument à. vent des Égyptiens et des Abyssins ; i à la grandeur et la forme d’une flûte, mais on le joue avec un bec à anche. AGALI KEMAN, instrument il archet des Turcs, qui a quelque ressemblance avec le violoncelle. AGATE, pierre quartzeuse, que les graveurs de l’antiquité ont souvent employée. Ils la nommaient achales, d’une rivière de S¿icile, sur les bords de laquelle on la trouvait ; mais ils appliquaient ce nom à des pierres de diverses couleurs, et se servaient, pour les distinguer ; des mots leu cacha tes, cerachates, hœmachates, selon qu”elles avaient une teinte de blanc, de cire ou de sang. Les dendrachates-étaient celles dans la pate desquelles on remarquait des représentations d’lxerbes ou d’arbres ; de là le nom d’agates herborisées ou arborises. Certaines agates paraissent contenir des mousses dans l’intérieur ; on les appelle quelquefois pierres de mocha (du saxon moch, mousse). Enfin, des agates dites figurées présentent des images singulières ; telle était celle de Pyrrhus, qui, selon Pline. représentait naturellement Apollon et les Muses. Les différentes variétés de l’agate (V.CAr.cér›omE, Courn-LlNi : ONYx, Pnase, Sannoiruz, SAnnoNYx) sont employées dans la gravure sur pierre, dans Pornementation des objets en pièces de rapport et de marqueterie ; elles servent aussi à faire des coupes, des vases, des tabatières, des cachets, des chapelets, des boites, des salières, des manches de couteaux et de fourchettes, etc. On voit de fort belles agates à Florence, dans la coupole de S’-Laurent, dite tombeau des Médicis. Le cabinet des Antiques de la Bibliothèque impériale de Paris possède le plus beau vase d’agate et le plus grand camée que l’antiquité nous ait légués : on les nomme coupe ou vase des Ptolémées et agate de la S"-Chapelle (V. C.uuéxa) ; llune fut donnée par Charles III a l’abbaye de S’-Denis, l’autre représente Papotliéose d’Auguste, et non, comme on le crut longtemps, le triomphe de Joseph. -Au moyen âge, on attribuait à l’agate ponctuée et veinée de plusieurs couleurs la vertu de neutraliser les poisons et la morsure des reptiles, de guérir et chasser les fièvres, de dissiper les con-