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préface.

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insérées toutes sortes d’annonces, d’oll’res ou de deuiuudes, de la part de particuliers ou de compagnies, et servant aussi à notifier certains actes judiciaires. Il fut fondé en 1638, sous le titre de Bureau d’adresses, par le médecin Renaudot, cessa à. sa mort, en 1053, fut repris en 1715, et n’a plus été interrompu depuis. AFFILIATION, adhésion et soumission d’un individu aux principes, aux statuts et à la hiérarchie d’une socièté, d’un ordre, d’une communauté, d’une congrégation. Il y a des affiliations religieuses, politiques, philosophiques, etc. Les sages de l’ancienne Grèce eurent recours à Faffiliation. pour être initiés à la science occulte des prêtres de l’Égypte et de l’Inde ;Àil en fut de même des penseurs de l“Italie, quand ils voulurent connaître les doctrines philosophiques du Lycée, de l’Académie et du Portique. Au moyen âge, on s’affilia à la chevalerie, et, plus tard, aux réunions maçonniques, aux sectes philosophiques, aux clubs, aux sociétés secrètes. Les Dominicains, les Franciscains, les Jésuites, les congrégations du Sacré-Cœur, des Missions, etc., s’affilie ut les personnes pieusîes. La loi française punit de la perte des droits civils toute affiliation individuelle à une institution militaire étrangère, quand cet acte n’a pas été autorisé par le gouvernement. ~ L’af’filiation existe aussi entre deux ou plusieurs sociétés, dans le but de combiner leurs efforts ou de rapprocher leurs doctrines. Ce fut ainsi que, pendant la Révolution, les clubs des départements s’affilièrent à ceux de Paris, et que les fédérations de certaines villes s’unirent à la fédération parisienne ; de même, sous la Restauration, des loges maçonniques furent atiiliées aux ventes du carbonarisme. B.

AFFINITE ou ALLIANCE, lien que le mariage a établi entre l’un des époux et les parents de l’autre ; c’est une parenté civile. Les parents d’un époux ne sont pas alliés ou af/ins des parents de l’autre époux. L’affinité a les mêmes effets que la parenté naturelle en ce qui concerne les prohibitions de mariage (V. Mmuxca). Il y a encore assimilation de l’affinité et de la parenté naturelle dans beaucoup d’autres cas. Ainsi, les gendres et les belles filles doivent des aliments à. leurs beau-père et belle mère dans le besoin. Les notaires ne peuvent recevoir des actes dans lesquels leurs parents ou leurs alliés, en ligne directeà. tous les degrés, eu ligne collatérale jusqu’a celui d’oncle ou de neveu inclusivement, seraient parties, ou qui contiendraient quelque disposition en leur faveur. Un huissier ne peut instrumenter pour ses alliés, en ligne directe à l’infini, en ligne collatérale jusqu’au degré de cousin issu de germain inclusivement. Les parents ou alliés jusqu’au degré d’oncle et de neveu inclusivement ne peuvent, sauf dispense, appartenir à. un même tribunal ou à une même Cour, comme juges, membres du parquet ou greffiers. Dans les communes de 500 âmes et au-dessus, les beaux-pères, gendres et beaux-frères ne peuvent être, en même temps, membres du mem’e conseil municipal. En matière criminelle, les dépositions des père, mère, fils, fille, petit-fils, frères, sœurs, etc., et des alliés au même degré de l’accusé, ne peuvent être reçues à titre de témoignages, mais seulement, en vertu du pouvoir discrétionnaire du président, a titre de renseignements et sans avoir prêté serment. W

L’Église catholiquereconnait des affinités ou alliances spirituelles, qui résultent de Padininistration du baptême. Ainsi, il ne peut y avoir mariage entre le parrain et sa filleule, ou le filleul et sa marraine, ni entre le parrain et la mère de l’enfant, ou entre la marraine et le père de l’enfant, ni entre la personne qui a conféré le b’apteme et l’enfant ou ses parents. Le pape, ou Févêque, s’il a possession, peut accorder une dispense. IAFFINITÉ pas LANGUES, se dit du rapport qui est entre diverses langues appartenant à une même souche, à. une même famille. Ainsi, la langue arabe et la langue syriaque ont de nombreuses affinités ; de même, le grec et le latin, tous deux issus du tronc pélasgique ; de même, le latin en a avec ses dérivés, l’italien, le français, l’espagnol, le portugais ; de même, l’allemand avec le scandinave (islandais). On a découvert aussi des affinités frappantes entre les diverses langues européennes (particulièrement le grec, le latin, Pallemand, le slave) et les vieilles langues sanskrit es de l’Hindoustan. Ces signes de parenté se rencontrent soit dans l’alphabet, soit dans les formes de conjugaison, soit dans la construction, soit dans la syntaxe. Par exemple, la construction et la syntaxe, aussi bien que le système de déclinaison et de conjugaison de la langue grecque et de la langue latine, toutes deux fondées sur le système synthétique, offrent sur beaucoup de points des affinités inévitables. Le sanskrit est aussi éminemment synthétique. En ce qui touche la construction, la principale affinité qui se remarque entre les langues modernes, est l’ordre analytique, conunun à toutes ; dans la conjugaison, l’emploi fréquent des auxiliaires. Sur un point, l’existence de l’article, la plupart de ces langues ont une affinité particulière avec le grec. L’espsgnol et le portugais ont d’assez grandes affinités avec l’arabe, dont bien des mots se sont greffés sur ces deux langues pendant les sept siècles de domination ou de séjour des Maures en Espagne. Les recherches modernes, et surtout contemporaines, sur les grandes migrations des peuples ou sur leurs relations politiques, militaires, commerciales, ontjeté un grand jour sur les causes de eu : rapports si remarquables entre des langues en apparence si dissemblables et parlées par des peuples habitant souvent à des extrémités opposées. Aussi l’étude de l’affinité› : des idiomes est-elle une branche très-importante de la linguistique et un des fondements les plus solides de la philologie comparée : cette étude a été déjà poussée très-loin depuis un demi-siècle, et elle a conduit a des résultats féconds, qui font pressentir de nouvelles et précieuses découvertes. V. Schleicher, les Langues de l’Europe moderne, ouvrage traduit par M. Eiverbeck, 1852, in-80 ; J. Eichhofï, Parallèle des Langues de l’Europo et de l’lnd’. Paris, 1836, in-4o ; Ad. Pictet, De l’af, *inilé des Langues celtiques avec le sanskrit, 1837, in-80. P. Arrmrrrî nes LETTRES, se dit de cette propriété qu’o’1t certaines lettres de pouvoir être prises les unes pour les autres, soit dans la langue même à laquelle elles appartiennent, soit dans le passage d’un mot de cette langue a un autre ídiome. Ainsi Ba de l’affinité avec P ; il en avec V, et celui-ci avec F ; et conséquemment ces quatre lettres sont alfines entre elles. Mille étymologies latin-*s do notre langue pourraient le prouver ; par exemple, abeille vient de apicula, courbe de curvus, livre de liber, chef de caput, couvert de coopertus, savoir de sapere, neuf de novem et de nouus ; et en français nous formons veuve et veuvage de veuf. S, X, Z, sont des lettres qfi ont entre elles beaucoup d’affinité dans notre langue, car elles y ont été toutes trois le signe du pluriel ; Z l’est encore à nos secondes personnes, et dans quelques mots il remplace S du latin : nes de nasus, ’cliez de casa ; X esî encore signe qu pluriel dans certains noms et adjectifs. L et B ont une grande affinité : les mots français cha.pitre, apôtre, esclandre, dérivés de capitulum, epistolu, apostolus, scaudalum, établissent suffisamment la relation. Une affinité singulière est celle de à et de ol avec les voyelles au, ou, en français : val, vaux, col, cóu, aut ; 3 venant de alter, haut de altus, etc.

L’alfinitú*entre les voyelles est fort remarquable aussi dans presque toutes les langues, surtout les langues méridionales anciennes et leurs dérivées. En français nous citerons : dame de doinina, mortel de mortalis, nez do nasus, nel’de navis, net de nitidus, honneur de honor. seul de solus, puis de post, peu de paucus, etc.. -preuve, prouver ; meurs, mourons ; nous disons demeurer, on a dit autrefois demourer ; au contraire nous disons trouver, prouver, et longtemps on a dit treuver, preuver. -La connaissance de l’at’finité des lettres est un guide indispensable pour les études étymologiques, et elle donne la clef d’un grand nombre d’anomaIies, souvent plus apparentes que réelles, et qui, d’ailleurs, ont presque to ijours leur raison d’etret P.

Arrixrré pas Tous, tendance que les tons de la musique ont les uns vers les autres. Ainsi, les tons de sol majeur, de la mineur, de fa majeur, sont ceux qui ont le plus d’afi“inité avec celui dlut majeur ; les tons de ré majeur, de roi mineur, d’ut majeur, avec celui de sol majeur. Pour les sons, on dit de même que la note sensible a de Faffinité avec ia” tonique, la quarte avec la tierce, etc. B. AFFIRMATION (de firmare ad, rendre certain), terme de Logique, désigne l’acte de l’esprit qui juge qu’i :“e chose est ou n’est pas, qu’elle est de telle manière ou ne telle autre. Dieu ewíste, Dieu est parfait, voilà des affirmations. Cet acte est tantôt libre, tantôt nécessaire. Il est libre, quand l’esprit affirme ce qui peut lui ofl’rir encore quelque doute ; nécessaire, quand l’esprit affirme ce qu’il conçoit avec évidence. L’affirmation, considérée comme opération intellectuelle, n’est pas autre chose qu’un jugement ; si on Fenvisage dans le langage qui l’exprime, c’est une proposition. M.

Arrinmriou, se dit, en Grammaire, de l’expression d’un jugement positif, c.-à-d. dans lequel l’attribut n’est pas modifié par quelque mot négatif, comme Dieu est éternel. En ce sens il s’oppose, comme en Logique, à négation. De là la distinction entre les phrases af/lrmative : et les phrases