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formés, dans la plupart des langues, des adjectifs qualificatifs par la modification de leur terminaison, ou par l’addition d’une terminaison spéciale à celle de Padjectif. La terminaison adverbiale proprement dite est en fran*çais ment (sagement, heureusement, agréablement). L’origine des adverbes en ment remonte au latin, et se retrouve dans cette locution empruntée a un écrivain du siècle d’Auguste : u Tacíta mente rogat, n il demande tacitement, d’un esprit muet.

La plupart des adverbes de quantité sont originairement. ou d’anciens noms ou d’anciens adjectifs : ainsi, plus, le plus, davantage, beaucoup, peu, un peu, tant, autant, trop, etc. ; ils s’emploient avec la préposition de.

— On peut faire rentrer dans cette classe les adverbes de nombre, d’ordre, de succession, de répétition, formés d’adjectifs numéraux, premièrement, d’abord, ensuite, souvent, etc... V. Nuuišnscx (Adverbes). Les deux principaux adverbes de lieu sont :’ici, là ; combinés avec des prépositions, ils forment d’icí, de là, par ici, par là.

’ Beaucoup d’adverbes de temps, d’affirmation, de doute, sont des dérivés ou cles composés de mots variables ou invariables. V. les traités parl.iculiers.~Lc véritable adverbe négatif, ne, est presque toujours accompagné d’un déterminatif, auquel nous sommes portés à attribuer le sens négatif qui ne réside point en lui (V.NiÎGA’l’lON). L8S Arlverbes interrogea.tífs, nombreux en grec et en latin, n’existent pas dans les langues modernes (V. Inrsnuooimou). Si on essaie d’analyser l’adverbe en lui-même, on s’aperçoit qu’il équivaut presque toujours à une préposition suivie de son complément : sagement revient à. avec sagesse ; et alors le complément n’est autre chose que le nom abstrait de la qualité exprimée par l’adverbe : ainsi décomposé, l’adverbe prend le nom de locution adverbiale, c.-à-d. réunion de mots concourant à faire un sens adverbial. Ce nom s’applique par extension à une foule d’adverbes composés de différents mots réunis en un seul : d’ici là, en arrière, aujourd’hui, d présent, jusqu’ici, pour lors, pourtant, partant, par conséquent, en bas, en haut, sur-le-champ, parfois, autrefois, naguère, après-dentain, etc.

ADVEBSAPJA (s.-ent. scripta), mot qui désignait, chez les Anciens, un recueil de notes analogues a ceux qu’on appelle calepinyagenda, journal, etc. Le mot venait de ce qu’on écrivait des deux côtés (adversa parte). On l’emploie aussi comme synonyme de Mélanges et de Miscellanées. ~

ADVEBSA’l’l’E (Conjonction, Proposition). V. Couioxcrxon, Pnorosrriou.

ADYTUM ou ADYTON, sanctuaire secret et obscur de certains temples paiens, où les prêtres seuls pénétraient. Il était distinct de la cella (V. ce mot). Sa disposition facilitait une foule de supercheries, telles que les voix surnaturelles, les apparitions, etc. C’est dans l’adytum du petit temple de Pompéi qu’on a trouvé la Diane dite de Portici. Adytum désigne aussi tout endroit d’un temple ou église correspondant au Saint des Saints des Juifs. B. /EDES, nom donné, chez les anciens Romains, a des édifices de même forme à peu près que les temples, mais moins somptueux, et non consacrés suivant les rites par les augures. - Le díxninntif /Eçlicula signifiait, soit une petite /Edes, ou l’on mettait, dans la maison, les images des ancêtres ou des dieux lares, soit la partie d’un temple où’l’on plaçait la statue de la divinité, soit une sorte de dais ou tabernacle avec fronton, sous lequel était cette statue. Il désignait encore ces petites représentations de temples qu’on suspendait dans les temples véritables, et que l’on voit figurées sur un grand nombre de médailles. /est ainsi que nos reliquaires ont quelquefois la forme des édifices auxquels ils ont appartenu, et que, sur le portail des églises gothiques, on voit souvent la statue d’un prince ou seigneur tenant à la main une /Edicula, modèle de l’édifice n’il a fait bâtir. B. AEDES, c.-à-d. gha-ntres (du grec aoídoi, de aeidein, chanter), nom donné par les anciens Grecs à leurs poëtes de l’époque primitive, qui, dans les grandes solennités, chantaient des hymnes, des poésies mystiques, des cosmogonies, des théogonies, composées par eux-mêmes. C’étaient. habituellement des prêtres, des prophètes, des cheiïs de cité, des législateurs, des hommes enfin qui, par la supériorité de leurs lumières naturelles, exerçaient sur leurs contemporains, encore plongés dans une barbarie plus ou moins profonde, une haute influence politique, morale et religieuse, et semaient autour d’eux des germes de civilisation. Les premiers aèdes, selon les traditions reçues en Grèce, sortirent de la Piérie, de la Thessalie, de la Béotic et de l’Attique. Parmi eux, on, cite la prophétesse Phémonoé, Olen, qui passait pour être l’inventeur de l’hymne, Eumolpe, Philammon, Thamyris, Linus, le prophète Mélampe, Pamphos’d’Atliènes, Amphion de Thèbes, et surtout Orphée et Musée. Peu at peu les aèdes formèrent une classe spéciale, qui offre quelques analogies avec nos poëtes errants du moyen âge : ils parcouraient les villes, les bourgades, les maisons des rois et des principaux personnages, chantant des morceaux poétiques sur les dieux, sur les héros, sur les grands événements politiques ou militaires ; partout ils étaient reçus avec bienveillance et même avec vénération. Les chautres les plus célèbres de cette nouvelle période sont Démodocus et Phémius, dont llomère, qui fut lui-même le plus sublime de tous ces chautres, parle avec éloges dans l’Odyssée. Il est probable que les chants des anciens aèdes furent les premiers rudiments de l’épopée héroïque, qui, vers le ix’ou le x° siècle av. J.-C., ollrit deux modèles parfaits dans les deux grandes compositions d’Homère. A mesure que le nombre des aédes s’accroissait, des écoles de chant, c.-à-d. de poésie, se formaient, principalement en Ionie ; et c’est de leur sein que durent sortir et liomère et les poëtes cycliques, et les chautres restés célèbres sous le nom de rapsorles : ceux-ci finiront par chanter les œuvres d’autrui plutôt que leurs propres compositions, et c’est à eux

conservation des poèmes

aoidoís atque rhapsodies,

AEDICULA. V. ¿Encs.

EGICRANES, têtes de chèvres figurées comme ornement sur des autels antiques, des frises et autres monuments. AÉRO-CLAVICORDE, espèce de clavecin inventé en 1’790 par Schell et Tschirski, - et dont les cordes étaient mises en vibration au moyen de l’air. Il ne pouvait se prêter aux mouvements vifs. Les sons, plus doux encore que ceux de l’harmonie, se rapprochaient de la voix humaine.

AÈTOS ou AÉTOMA, nom que les anciens Grecs donnaient d’abord au faîte, puis au tympan du fronton, à cause de l’usage où ils étaient d’orner primitivement de figures d’aigles (aetos) le comble de leurs temples. A FA IN RE, ancienne manière de psalmodie ecclésiastique, consistant iz abaisser la voix à la tierce mineure (comme de fa à ré) à la fin de chaque verset qui ne finit pas par un monosyllabe ou un mot hébreu indéclinable, cas dans lequel on terminait tout droit le verset, sans’aucune inflexion.

AFFAIRES (Agent, Cabinet d’). V. ÀGENT D’AFFAll1E5¢ Arrxinns (Chargé d’). V. Cuxuoií DÎAFFAIRES. ’ AFFAIRES išfrnxnccuss (Ministère des), département politique dont les attributions, déterminées par des lois successives, comprennent la surveillance et la défense, au dehors, des intérêts politiques et commerciaux de la France, c’est-it-dire la négociation, la conclusion et le maintien des traités, conventions, cartels et autres actes internationaux ; la correspondance avec le Corps diplomatique étranger accrédité auprès du chef de l’État, et les ambassadeurs, ministres, plénipotentiaires, coninnssaires, consuls et autres agents que celui-ci envoie en mission spéciale, ou entretient à résidence àl’etra nger. Ceministère surveille, concurremment avec le mimstère chargé de la police générale, les étrangers voyageant à l’intérieur de la France. Il règle, avec les ambassadeurs ou envoyés des puissances étrangère sen ;France, les rapports des consuls géné :-aux, consuls etv1ee-consnisétrangersavec les autorités territoriales. Lutseulentretient des rapports directs avec les ambassadeurs et autres ministres publics étrangers accrédités. Pour que ce principe de compétence exclusive du mmistre des affaires étrangères avec le Corps diplomatique étranger fût apprécié plus nettement, et plus sévèrement respecté, Napoléon i’fl’appuyad’un décretspécialinlerdisantanx ministres età tous fonctionnaires quelconques, autres que le ministre des affaires étrangères, d’entretenir aucune relation avec les agents diplomatiques étrangers. Danslesmalièresmixtes, par exemple pour les questions d’ext.radition, délimites, de postes, de télégraphes, de chemins de fer internationaux, le ministre des affaires étrangères est encore seul appelé à négocier, conclure etsigner les arrangements avec l’étranger ; non qu’il lui appartienne exclusivement de provoquer, de la pari. du chef de l’Êtat, des décisions administratives surdes matières rentrant simultanément dans les attributions d’autrès départements ministériels : avant de conclure un traité destiné à résoudre des questions que l’on est redevable de la

homériques. V. llieisling, D0

Helsinger, 1809. P.