Page:Bachelet - Dezobry - Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

ADÉ 35 Apr

est inconnu, suit la tradition biblique : la première partie du drame contient l’histoire d’Adam et d’lšve jusqu’a leur expulsion du Paradis terrestre, la deuxième est consacrée à la vie deCaîn et d’Abel ; et, dans une troisième, les prophètes de l’Ancien Testament viennent annoncer Vavénement du Sauveur, la rédemption et la délivrance du genre humain. Tout se termine par un dict moral, épilogue non dialogue, ayant pour sujet les signes du Jugement dernier et la description de la fin du monde, avec des exhortations à la pénitence. — Le drame d’Adam ne semble’pas s’être perpétué dans notre littérature ; du moins on ne voit pas qu’il ait été renouvelé de siècle en siècle, avec des modifications plus ou moins profondes. Mais, si le sujet lui-même n’a plus eu sa vie propre, il s’est agrégé a celui de la Passion, qui a enfanté tant de compositions dramatiques. En effet, tout Ilfi/SÉÔTØ de la Passion eut une sorte de prologue, où était l’histoire de la création du monde et du péché d’Adam, ainsi qu”on gent le voir dans les manuscrits ou dans les pièces puliées, jusqu’à celle qu’Arnoul Gresban composa en 1400. - Vers le xvi’siècle, le tableau de la faute et du châtiment de l’homme fut détaché des Mystères, pour redevenir une œuvre indépendante, souvent augmentée de toute l’l-listoire sainte. C’est avec ce caractère que la légende d’Adam se présente dans un Mistère du vieil Testament par personnages, joué en plusieurs journées, et Imprimé en caractères gothiques, sans date. Il n’y a la pas moins de 02,000 vers. Au lieu de s’en tenir au récit de Moise, la légende est défiguré, depuis cette époque., non-seulement par l’int1-oduction de personnages allégoriques (la Paix, la Justice, la Miséricorde, etc.), mais encore par toutes sortes de faits apocryphes et de fables. Les auteurs de ces transformations sont assurément des juifs ramenés au christianisme, et dont l’imagination se plaisait, comme celle des Orientaux, aux contes poétiques et merveilleux. Parmi les œuvres de cette nouvelle espèce, on peut citer un petit ouvrage latin, imprimé sans lieu ni date vers la fin du xv’siècle, et intitulé : l)e crcatione Aile et formation Evœ d cestá ejus, et quomodo decepti fuerunl d serpente ; l’auteur y raconte une prétendue pénitence d’Adam et’une nouvelle faute d’Eve, qui, en général ; est fort maltraitée par les légendaires.-La Bibliothèque nationale de Paris conserve en manuscrit une foule de légendes : sur la Naissance de Cain ; sur une Vision d’Adam, à qui aurait été révélée par S’Michel la perpétuité d’une inspiration divine parmi les hommes ; sur un Voyage de Seth au Paradis terrestre ; sur la Mort d’A(lam, etc. Toutes les fictions répandues parmi le peuple et acceptées avec foi se trouvent résumées dans les Genèses, dans les Bibles hístoriales et dans les vieux traités de théologie à l’usage du vulgaire. V. Louis Moland, le Drame et la Légende d’Adam au moyen âge (dans la Revue contemporaine du 15 juin 1855). B. ADDITION (Brevet ou certificat d’). V. Bmzvnrs o’rNvermon. ’ ’ ’ ’,

ADENT, entaille, ou partie saillante, travaillée sur les faces correspondantes de deux ou plusieurs pièces de bois, pour assurer leur assemblage et leur liaison lorsqu’elles sont réunies ensemble.

ADEPTE (du latin adeptus, qui apbtenu), nom donné par les alchimistes à celui d’entre eux qu’ils supposaient sur la voie de la découverte de la pierre philosophale.-Le mot est resté pour désigner ceux qui ont été initiés aux mystères d’une sectejreligiense, philosophique ou politique, et les hommes versés dans u/ne science, dans un art quelconque.

ADÉQUAT, c.-a-d. conforme en tout point ; mot employé en Logique pour signifier la parfaite conformité de l’idée avec son objet. Il s’applique »aux notions claires et simples de l’esprit, dont l’étendue et la compréhension sont parfaitement déterminées. Telles sont’les notions premières des sciences exactes, et les premières combinaisons formées lt l’aide de ces notions : les idées d’unité, de nombre, d’égalit.é, les idées géométriques du point, de la ligne, en général toutes les conceptions pures et simples de la raison. Ces idées servent à définir les autres et sont elles-mêmes indéfinissables ; ce qui, loin detre une infériorité, marque leur excellence et leur supériorité. Il est à. remarquer qu’une idée adéquate n’épuise pas pour cela tout ce qu’on peut savoir de son objet ; autrement Dieu seul aurait des idées adéquates. Nous ne savons le tout de rien, comme dit Pascal ; mais cela veut dire qu’il est, pour la pensée humaine, des objets dont l’idée ne laisse rien à désirer quand l’esprit se borne au point de vue qu’il envisage. Telle est l’idée que je me fais du rapport de deux nombres égaux, de deux unités comparées à. deux unités. Ce rapport d’égalité, tout esprit qui le perçoit le perçoit d’une manière adéquate, et il serait impossible de le concevoir autrement. Les notions de l’entendement ont-elles seules le privilège d’être adéquates ? Oui, si on prend le mot à la rigueur, parce qu’elles sont simples et abstraites. Les perceptions de nos sens étant relatives à des objets complexes et concrets, dont les qualités sont mobiles en tant qu’individuelles, l’esprit ; ne peut s’en faire’une notion claire qu’en les réduisant en abstractions. Aussi la science ne vit que d’abstractions, et toute science est abstraite. V. Logique de Port-Royal, 1" partie, et notre Précis de Philosophie, 3° édition, page 317. On dit qu’une’définition, pour étre bonne, doit être adéquate, c.-a-d. convenir à l’objet défini et ne convenir qu’à. lui seul. B-u. ADHESION, acceptation d’une proposition qui nous est faite. Elle forme le contrat. - Uadhésion est encore Fapprobation d’un acte dans lequel nous n’avons pas été partie. Elle rend cet acte obligatoire pour nous. - L’adhésion à une décision judiciaire prend le nom particulier d’acquiescement (V. ce mot).

AD HOMINEM (Argument) V. Aneuiusnr.

AD I-IONOBES (Place). C’est un titre sans fonctions et sans émoluments.

ADIAPHORA, du grec adiophoros, indifférent, terme usité en Morale et en Théologie, et désignant les choses indifférentes, les actes qui ne méritent ni éloge ni blâme, les usages et les formes de culte qui, n’étant ni commandés ni défendus par l’Écriture, peuvent être omis ou pratiqués sans péril pour la foi, sans trouble de la conscience. Au xvi” siècle, vers 1525, on appela Adiaphoristes certains Luthériens qui, tout en approuvant les doctrines de Luther, continuaient à reconnaître l’autorité de l’Église catholique, et suivaient les doctrines moins fougueuses de Mélanclithon qu’ils reconnaissaient pour leur chef. La modération des Adiaphoristes irrita les Luthériens purs, et les fit traiter d’ennemis de la vérité par ces rigides observateurs de la ré formation. B.

ADITION D’HÉRÉDI’l’É. V. Hánlãnlwlå.

ADJECTIF ou NOM ADJECTIF (V. Nou), mot dérivé du latin acljectus (ajouté), et qui sert à nommer la qualité que l’on ajoute, que l’on adjoint, que l’on attribue a une personne, a un animal, à une chose. En d’autres termes, le nom adjectif désigne les êtres par l’idée de leurs qualités, au lieu que le nom substantif les désigne par le nom de leur nature, de leur substance même. Par rapport au sens général, les adjectifs peuvent se diviser en physiques et en métaphysiques : les adjectifs physiques sont ceux qui expriment l’idée précise de quelque impression faite immédiatement sur nos sens par des objets physiques, comme blanc, rond, amer, dur, sec, chaud ; les adjectif métaphysiques sont ceux qui expriment l’idée d’une qualité résultant de quelque considération de notre esprit à l’égard des êtres, comme grand, nouveau, pareil, dangereux, premier, dernier, mon, tien, leur, tel, chaque, tout. Par rapport au sens particulier et a l’usage grammatical, on distingue : 1° les adjectifs qualificatifs, comme bon, blanc, mauvais, noir, grand, petit, utile, nuisible, chaud, froid ; et ce sont les adjectifs proprement dits ; 2° les.adjectifs numérauaz ; 3° les adjectifs démonstratif/’sy 4° les adjectifs possessifs ; 5° les adjectifs conjonctifs ; 6° les adjectifs interrogatifs ; 7° les adjectifs indéfinis (V. Nunnšnavx, Dánonsrnxrrr, Posssssir, Conteneur, Inrsnnocarxr, Inoérxru).

Annzcrirs ouaurxcirrirs. En grec, on reconnaît trois classes d*adjectifs qualificatifs : 1° ceux qui suivent, soit exclusivement la 2° déclinaison, comme enaloœos (célèbre), soit la 2° déclinaison au masculin et au neutre, et la 1" au féminin, comme agathos (bon) ; 2° ceux qui suivent exclusivement la 3° déclinaison, comme alèthès (vrai) ; 3° ceux qui suivent la 3° déclinaison au masculin et au neutre et la 1" au féminin : édus (agréable), melas (noir). En latin on peut en établir deux classes : 1° les adjectifs qui suivent la 2° déclinaison au masculin et au neutre et la 1" au féminin : bonus, a, um ; liber, era, erum ; niger, gra, grum ; 2° ceux qui suivent la 3° déclinaison : celeber, bris, bre ; fortis, is, e ; élégans ; prudens ; felix ; locuples ; solers ; concors. Dans les langues modernes, soit néo-latines, soit germaniques, toute classification est ou impossible ou sans utilité réelle.

Syntasse. Les adjectifs sont susceptibles de prendre diverses formes suivant le genre et le nombre du substantif auquel ils se rapportent. Cela s’applique au français, à Pitalicn, à l’espagnol, au latin, au grec. De plus, dans les deux dernières langues, ils s’accordent en cas