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préface.

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où les initiales donnent le titre même de la pièce. Ausone et Alcuin se sont exercés dans Pacrostiche. Ermoldle-Noir, dans l’invocation en vers latins qui précède son Histoire de Louis le Débonnaire, commence et finit chacun de ses vers par les mêmes lettres, qui, lues de haut en bas, forment encore celui-ci :

Ermoldus ceeinit Hludolci Cœsarls arme. Paschase Badbert écrivit un acrostiche sui’le corps et le sang de J.-C. Rahan laur, abbé de Fulde au rx” siècle, composa en acrostiches latins un Traité des louanges dela Croix. On à une épitre d’Abbon, moine de S*-Germain-des-Prés, à l’empereur Othon, où l’acrostiche

atteint les dernières limites de la difficulté. ’ Le goût de Pacrostiche, que n’avaient guère nos plus anciens poëtes français, se retrouve a l’époque de la Renaissance. Au temps de la Régence et de Louis XV, les abbés et les marquis excellèrent à ces laborieuses maïseries, et Pacrostiche fut alors un poëme de cour et de ruelles. -Le surnom de Cabal, donné à un ministère de Charles II, roi dbtngleterre, est un mot acrostiche :

Clifford.

Ashley.

Buckingham.

Arlington.

Lauderdale.

ACROSTOLE, Acrostolium, ornement que les Anciens mettaient à l’extrémité de la proue des navires. On lui donnait la forme d’un bouclier, d’un casque, d’un animal, etc., mais plus souvent celle d’une spirale ou d’un cercle. C’était l’usage de détacher les acrostoles des navires pris ãt l’ennemi, et de les fixer aux navires des vainqueurs. On figurait souvent des acrostoles sur les revers des médailles. ’ 4

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ACROTERE (dus grec acrôtèrion, pointe, extrémité), terme d’Architecture, désigne ces petits piédestaux ou socles, ordinairement sans base et sans corniche, qu’on met au milieu et aux côtés des frontons, ou au-dessus d’autres parties élevées d’un édifice, et qui sont destinés it porter des statues, des vases et autres ornements. Vitruve dit que les acrotères latéraux doivent avoir la moitié de la hauteur du tympan, et Pacrotère du centre un huitième de hauteur en sus. On voit des acrotères au fronton de l’église Notre-Dame-de-Lorette, à Paris. - IIe nom d’acrotères s’applique également aux›dosserets ou petits murs élevés entre le socle et la tablette des-balustrades. - B.

ACTE, se dit, en Philosophie, de toute manifestation de l’activité et de l’esprit (V. Acrrvmã), comme sentir, désirer, penser, se résoudre, etc. Cependant, comme l’activité se prononce plus ou moins dans l’exercice de ces différentes fonctions, on oppose volontiers lesactes, actions ou phénomènes actifs de l’âme humaine, aux passions, entendues dans le sens général de phéno mènes passifs ; c.-à-d. qu’on désigne par la les modifications qui procèdent de l’activité volontaire, tandis qu’on réserve le nom de passions a celles dont nous n’avons ni l’initiative, ni la pleine direction, telles que les sensations, la joie, la tristesse, etc., suscitées dans l’àme par des causes extérieures. - Dans la métaphysique d’Aristote, on appelle acte (en grec ãváp-fem) l’opération par laquelle la matière première, par elle-même indéterminée, substance universelle qui n*est que la puissance des contraires (dunamts), passe à l’état d’entéléchie (enteiekeia), c.-à-d. de substance et d’être réel. En appliquant a des faits d’une généralité inférieure la terminologie péripatéticienne, on pourrait dire, pour faire comprendre cette théorie, que le bloc de marbre, avant que le statuaire l’ait façonné, est statue en puissance, et qu’il devient statue en acte ou entéléchie, lorsqu’il a passé par les mains de l’artiste. Cette théorie se rattache étroitement, dans la métaphysique péripatéticienne, in celle des quatre principes (V. PmNcn›es) ; car si la puissance est identique au principe matériel, l’acte résulte du concours de deux autres principes, la cause efficiente et la cause finale, qui, en s’appliquant à la matière, la déterminent et lui donnent la forme, le 4*= principe suivant Aristote. V. Métaphysique d’Aristote, livres VII, VIII et IX ; Essai sur la Métaphysique d’Aristote, par M. F. Bavaisson ; et Théorie des premiers principes suivant Aristote, par M. Vaherot. B-E. Acre, dans le genre dramatique, se dit’des parties d’une pièce, séparées les unes des autres par un entracte ou intervalle qui repose l’attention du spectateur. On donne le nom de scènes aux subdivisions qu’établissent dans chaque acte l’entrée et la sortie des divers personnages. La division des pièces en actes n’existe réellement pas dans les poëtes grecs ; si les chants du chœur interrompent de temps a autre le dialogue, l’action n’avance que peu ou point durant cet intervalle, et beaucoup de tragédies dont on retrancherait les chœurs n’auraient qu’un acte, tandis que, chez les modernes, il se passe bien des événements derrière la scène pendant l’entracte. Les Grecs reconnaissaient dans une œuvre dramatique plusieurs parties, qu’ils appelaient protase, épitase, catastase et catastrophe (V. ces mots) ; mais ces parties n’étaient pas séparées par des interruptions de l’action, et Aristote ne parle point dfactes dans son Art poétique. La division par actes est toute romaine. Au temps d’Horace, le poëte dramatique était tenu de partager son œuvre en 5 actes, ainsi qu’il résulte de ces vers de l’Art poétique ; Neve minor, neu slt qulnto production actu Fabula, quœ poscl vult et spectuta reponl. Il n’y a pas de règle qui fixe la partie du drame que chaque acte doit renfermer : cependant le 1" acte contient habituellement l’exposition, le 2° et le 3° les développements de l’intrigue, le 4° le nœud de la pièce, le 5° la péripétie ou le dénomment. Les modernes se sont affranchis avec quelque raison de cette loi des 5 actes, et l’on peut composer d’excellentes pièces en 3 actes, en 2, et même en 1 acte. De nos jours, par un excès contraire, on a multiplié les actes sous le nom de tableaux, qui détournent l’attention de Pobjet principal, ou la fatiguent par des changements trop fréquents et des épisodes trop divers. -Dans le théâtre indien, ’le nombre des actes n’est pas fixé ; il s’étend, dans la pratique, depuis 1 jusqu’à 10, et le passage d’un acte å. l’autre se marque, soit parce que la scène reste libre, soit parce qu’il s’écoule un certain temps entre deux parties de l’action. B. Acra, en Angleterre, signifie un arrêté du Parlement qui a été sanctionné par le souverain. L’ensemble des actes émanés du Parlement dans le cours d’une session s’appelle statut. Des abrégés des Actes du Parlement ont été publiés par Rastal, 1559 ; par Palton, 1606 ; par Wingate, 1641. Hughes, Manby, Washington, Boult, Nelson et Cay ont aussi donné des recueils du même genre. V. dans notre Dictionn. de Biographie et d’Histoire des articles sur les principaux Actes.-Acrs, dans la jurisprudence française, désigne tout écrit constatant un fait. Les actes sont privés ou publics. Les actes privés sont l’oeuvre des parties, sans le ministère d’aucun fonctionnaire ou officier public. On classe les actes publics de la manière suivante : 1° actes administratifs, qui émanent des pouvoirs administratifs, depuis le ministre jusqu’au simple maire, et qui ont pour objet un service d’utilité publique ; on les délivre gratuitement en première expédition ; le prix des autres expéditions est de 75 cent. par rôle ; 2° actes judiciaires, qui émanent du juge, ou qui tendent tt obtenir de lui une solution, c.-it-d. les jugements et les actes de procédure où le ministère des avoués et des huissiers intervient ; 3° actes erzztrajudiciaires, qui, faits par un ofïicier.ministériel, sont signifiés aux parties en dehors

d’une instance ; 4° actes authentiques, et, en particulier, actes notariés, passés devant les officiers que la loi a institués pour les recevoir ; ils font foi jusqu’à inscription de faux, et sont exécutoires sans l’intervention des tribunaux. Les actes sont soumis aux formalités du timbre et de l’enregistrement, à moins que la loi ne les en dispense formellement. - Les actes étaient rédigés en latin avant l’ordonnance que François Ier rendità