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AC C 11 - A., C c

u encore le moyen d’augmenter en aspirant les mots. - En hébreu, l’accent tonique se place sur la dernière syllabe dans la plupart des mots, quelquefois sur la pénultième, jamais sur Pantépénultième. C’est au moyen de l’accent qu’on y distingue les homonymes : banú fils bâtirent bdnu en nous. La lanflue hébrai né à en’ s fl 1

outre, dias accentg de ponctuation (V. Poncrulmon). En dehors de l’accent aigu et de l’accent grave, il y a un certain degré d’élévation, libre et mobile, qui constitue la variété du sentiment dans la lecture ou dans le débit. C’est ce qu’on appelle Accent pathétique ou oratoire, parce que les orateurs surtout y ont recours pour remuer les ames. Cet accent se retrouve dans toutes les langues, et est pour ainsi dire naturel à tous les hommes, qui l’emploient instinctivement toutes les fois qu’ils parlent sous l’empire d’un sentiment vif’ou d’une passion véhémente. De la les locutions françaises : les accents de la douleur, de la pitié, de la tendresse, de la haine, etc. L’accent oratoire, non plus que l’accent tonique, ne sont représentés par aucun signe écrit dans les langues modernes. Il en fut de même pour les livres grecs jusqu’au rn* siècle av. J.- C. A cette époque, la langue hellénique, transplantée en Orient par la conquête d’A|exandre, et propagée par les établissements monarchiques de ses généraux, s’altérait de jour en jour sur un sol étranger. Afin de prévenir la violation des règles de l’accent tonique, le grammairien Aristophane de Byzance imagina une notation qui indiquerait les syllabes où la voix devait’s’élever, et qui s’appela aussi Accent. Ains.i, on mit l’accent aigu sur la dernière syllabe de kuûaíç, sur l’avant-dernière de kuûávroç, sur la 2° avant-dernière de).uóμ.avot ;01’l mit l’accent circonflexe sur la 2° de ).uoaiea, Zuûaïcav, luûsîoou, et sur la dernière de).uoare-ãw. Quant au signe que nous appelons accent grave, il indique, en grec, qu’une syllabe finale ayant l’accent aigu ne doit faire entendre qu’une demi-intonation lorsque le mot ne termine pas un sens : ainsi on écrit pâouor rroraμoî, mais rroraμol pšovou.. - Chez les Romains, l’accent tonique ne se marquait pas, si ce n’est, a ce qu’il parait, dans certains livres de luxe. Quelquefois on surmontait de l’accent circonflexe ou du signe de la longue (-) les syllabes de certains mots qui se confondaient pour l’¿nil avec d’autres dont les syllabes correspondantes étaient brèves, comme la 1" de malus (pommier), qui "se distinguait ainsi pour l’oeil de mälus (mauvais), et la dernière de nãta (fém. sing., ou plur. neutre de notus), qu’on ne pouvait plus confondre avec le substantif féminin nöta. Quant aux accents qu’on trouve dans certaines éditions imprimées, ils sont de

!invention des éditeurs modernes ou des premiers imprimeurs.

-En français, où les signes d’accentuation ne paraissent pas remonter plus haut que le règne de Louis XIII, l’accent tonique’ne se marque point. Les signes connus sous le nom dlAccents n’ont aucun rapport avec l’élévation ou l’abaissement de la voix. L’accent aigu, qui n’afl’ecte que Pe, indique un son fermé, ou occupe la place d’une consonne étymologique : été (de œstas), «j’étais (de stabam), épi (de spzca). L’accent grave se met souvent sur l’c, pour indiquer un son ouvert (succès, règle, etc.) ; il figure sur- l’a dans les adverbes cd., là, déjà., et la préposition d ; surl’u dans Fadverbe où. L’accent circonflexe affecte toutes.les voyelles, excepté l’y. Il indique souvent, outre la longueur du son, soit une contraction z âge, rôle, remercíment, dénument (aage, roole, remerciement, dénuement), soit une suppression de consonne, notamment s : vous aimátes d’amastis), qu’il aimát (aimast, de amasset), croître croistre, de crescere). Il sert encore de signe de distinction entre le participe dû et la préposition du, l’adjectif sûr et la préposition sur, quoiqu’il puisse d’ailleurs dans ces mots s’expliquer d’une façon étymologique. Il est abusif dans apparaître, il apparait, ’venus de apparere, apparel, qui ont fait anciennement apparoir, il apperl. Sur l’accent, Voy. M. Benlœw : De l’accentuation dans les langues indo-européennes tant anciennes que morlernes, Paris, 1847 ; sur l’accent grec, la Gramm. gr. de Burnouf, les Traités de M. Bétolaud, de M. Longueville (Paris, 1849), de MM. Egger et Galusky (1844), la Gramm. gr. de Matthiœ (§ ’26-31) ; Dissert. sur les Accents de la langue grecque, dans les Œuvres de l’abbé Arnaud, t. II ; - sur l’accent latin, le Traité de versification latine de M. Quicherat (chap. 40), le Traité de Priscien de Accentibus, et le 5° chap. du 1°’livre de l’institution omlnire de Quintilien ; ll. Weil et Benlœw, Théorie générale de Vaccentuation laime, in-8° ; Morelot, Sur l’accent latin, dans la Revue de l’enseignement chré-14 ; -.=

lien (1°’mars 1852) ; V. aussi le 2° chap. du Traité de Grammaire comparée de M. Egger (1852). - P. accrrrr, façon d’articuler et de prononcer les mots, qui est propre non-seulement à. chaque nation, mais aux diverses provinces ou villes d’un même pays. Ainsi, en France, on distingue l’accent flaiitand, l’accent normand, l’accent picard, l’accent bourguignon, l’accent gascon, etc. Les Gascons élèvent la voix où d’autres Fragçais-l’abaissent ; ils abrégent certaines syllabes, longues en d’autres localités (par conséquent au lieu de par conséquent) : ils prononcent plus sèchement les syllabes nasales an, en, m, on, ’un, etc. ’ B.

ACCENÎ, en Musique, façon d’exécuter qui*f’ait que la même mélodie oula même harmonie produit ou ne produit pas d’effet. En ce sens, accent est synonyme d’ea :pression (V. ce mot). ’ ’

ACCENTS, signes de.musique indiquant au chanteur ou a l’instrumentiste l’expression de force ou de douceur qu’il doit donner à une note isolée ou a un passage. Ces signes sont au nombre de.trois : -< marque qu’il faut augmenter graduellement l’intensité du son ; >-. ql1’il faut la diminuer progressivement ; <.-=›, qu’on doit d’aboršl augmenter jusqu’au milieu, puis diminuer jusqu’a a n.

ACCENTS D’ÉGLISl§ , indexions de voix usitees dans le chant des Leçons, Épîtres et Évangiles. Il y en asept : 1° l’accent tmmuable, quand la voix reste toujours sur le même ton ; 29 l’accent moyen, quand on abaisse la voix d’une tierce sur une syllabe ; 3° l’accent grave, quand la voix tombe d’une quinte ; 4° l’accent aigu, lorsque, après avoir abaissé la voix d’une tierce sur plusieurs syllabes, on revient à l’intonation précédente ; 5° l’accent modéré, quand sur quelques syllabes on élève-la voix d’une seconde, et qu’on reprend ensuite l’intonation précédente ; 6“ l’accent interrogatif, qui élève d’une seconde la dernière syllabe d’une interrogation ; ’l° l’accent final, lorsque la voix tombe d’une quarte sur la dernière syllabe du morceau. B.

ACCENTUATION. Ce mot désigne, en français et en italien, l’action’de marquer les’accents sur certains mots ou certaines voyelles, conformément aux règles fixées par l’usage : c’est, surtout en français, une partie importante de l’orthographe. Par rapport a l*accent tonique, il désigne l’action de marquer, à l’usage des étrangers, un signe particulier sur les syllabes où la voix doit s’élever ou s’abaisser ; ce fut même la l’origine des accents grecs (V. ÀCCENT). Enfin ce mot peut’s’appliquer à l’art de faire ressortir, dans la lecture ou dans le débit, les syllabes ou les mots qui doivent attirer l’attention de l’auditeur. P.

ACCEPTATION, en terme de Droit, signifie le consentement légal de la personne à laquelle on a fait une ofl’re (V. Comiunsuriã, Donnrxon, Lacs, Succession), En matière commerciale, .c’est l’engagement de payer une lettre de change à son échéance (V. Lsrrna ne cnmoe). ACCEPTILA’I’ION, terme de Droit romain ; contrat par lequel un créancier supposait avoir reçu de son débiteur la chose promise, et le déliait ainsi de son obligation. ACCEPTION, sens particulier dans lequel on prend un mot, ou manière particulière dont il est interprété par le lecteur ou l’auditeur..Chaque science, chaque art, chaque profession, chaque’métier empruntent a la langue courante des mots dont ils modifient le sens, et qui sont des sources d”équivoques, d’obscurités, ou bien de véritables énigmes pour les personnes qui ne sont pas initiées a telle ou telle science, à telle ou telle profession, etc. Ainsi, le sens le plus-généralement usité du mot esprit, est celui de ensemble des facultés de l’intelligence, ou de éclat, promptitude et finesse de l’intelligence ; c’est le sens qui se présente tout d’abord au vulgaire ; mais les grammairiens prennent ce mot dans une acception toute différente, lorsqu’ils disent esprit rude, esprit douar ; les théologiens, dans les locutions Esprit saint, malin esprit, esprit de sagesse, etc. ; enfin les distillateurs, lorsqu’ils parlent d’un esprit-de-vin, etc. De même, le mot coin a plusieurs acceptions : il signifie, soit une pièce de bois ou de fer qui sert a fendre d’autres corps, soit l’instrument de fer qui sert à frapper les médailles, les monnaies et les jetons, soit un angle solide (le coin de la cheminée) ; ou encore on l’emploie dans un sens figuré (livre marqué au bon coin). ’Il faut éviter d’employer dans une même phrase ou dans une même suite d’idées un même mot dans deux ou plusieurs acceptions ; car il ne peut en résulter que du trouble et de l’obscurité ; et, dans les discussions, ce défaut ne devient que trop souvent la source de querelles violentes. On doit 2