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et on a nommé ceux qui en font partieAcadémistes et’nen Académiciens ; enfin, à. des maisons de jeu, et les livres qui contiennent les régles des différents jeux.å. la mode ont été souvent publiés sous le titre d’Académie des jeux. Acnoénna, dans la langue des beaux-arts, désigne une étude modelée, peinte ou dessinée d’après le modèle nu, vivant et posé de manière a bien développer les formes du corps, ainsi qu’on fait dans les académies ou écoles de beaux-arts. ’

ACADEMIQUE (Conseil). V. notre Dictionnaire de biographie et d’histoire, page 654.

Acaoiãiurous (Corps). Il se compose du recteur de l”Académie, des inspecteurs, du Conseil académique et des diverses Facultés. D’après le décret impérial du 15 nov. 1811 (chap. in, art. 165-167), il prend rang, dans les cérémonies publiques, immédiatement après le corps municipal. ’

Acanúinone (Style), style qui parait être le plus accoutumé ou le plus convenable aux académies. L’expression se dit en bonne ou en mauvaise part. Les pièces lues dans les académies sont ordinairement des rapports, des mémoires, des dissertations, des discours du genre démonstratif, des opuscules en vers. Chacun de ces genres a ses règles de composition et de style, qui demeurent les mêmes quel que soit le public ou l’auditoire. Cependant, les académies se composant de juges exercés et délicats, les pièces qui leur sont soumises doivent être faites avec un soin particulier, et se recommander par l’ordre exact, le choix exquis, le tour ingénieux des idées, la pureté du langage, l’élégance des mots, l’harmonie de la phrase. L’académique du style consiste donc dans un certain purisme. Il arrive quelquefois que, dans cette attention toujours un peu laborieuse de l’écrivain à. rechercher toutes les élégances, l’ouvrage prend de la froideur, de la monotonie, et un poli dont les yeux et les oreilles se fatiguent. En tout cas, on ne peut supporter ce style dans les genres qui demandent des qualités fortes ou vives, ni dans une œuvre quelconque, pour peu qu*elle soit de longue haleine. Le style de Fléchier est trop académique. Dans leurs discours de réception particulièrement, les académiciens font usage du style académique. T. ne B. ’ ACADEMIQUES, Académiea, traité philosophique de Cicéron, dans lequel il expose et compare les doctrines des stoïciens et des différentes sectes académiques sur la certitude. Le premier livre est une espèce d’histoire de la philosophie, qui, dans l’état où ce livre nous est parvenu, s’arrête à Carnéade. Le second contient, sous la forme d’une discussion entre Lucullus et Cicéron, le développement des idées de la Nouyelle Académie sur le probabilisme. Sa conclusion est, non pas qu’il n’y a rien de vrai, mais qu’il n’y a rien de certain, et que, d’ailleurs, l’apparence de la probabilité suffit au sage pour se décider et se résoudre. V. sur l’histoire de cet ouvrage, ses divisions et ses lacunes, la savante dissertation dont il est précédé dans la traduction des 0Euores complètes de Cicéron publiée par M. V. Leclerc. B-n. ÁCADÊMIQUEÊ (Concours, Discours). V. Coucouns, Discouns. ACANTHE, plante dont les feuilles larges et profondément découpées ont été imitées pour Vornementation des frises, corniches et autres membres d’architecture. L“acanthe’est›un caractère distinctif du chapiteau corinthien. Selon Vitruve, l’architecte corinthien Callimaque aurait eu l’idée de ce genre d’ornement, en voyant l’effet produit par des acanthes qui s’étaient spontanément développées autour d’une corbeille couverte d’une large tuile et placée sur la stèle funéraire d’une jeune fille. Les feuilles d’acanthe ont été aussi employées comme ornement sur les meubles, instruments et ustensiles de tout genre. Les Anciens appelèrent également acanthes les broderies de vêtements qui imitaient les feuilles d’acanthe, et acánthinœ vestes les habits brodés de cette façon. lfespèce reproduite dans l’art grec et romain est l’acanthe cultivée (acanthus mollis) ; les artistes du moyen âge ont préféré Pacanthe sauvage (acanthus spinosa), qui est plus petite et d’un moins bel effet. B.

A CAPELLA, terme italien en usage dans la musique d’église, signifie que les instruments doivent marcher à. Punisson ou a l’octave avec les parties chantantes. - La mesure dite tempo a capella, et indiquée par un 2 ou par un C barré verticalement, se bat à 2 temps, comprenant chacun une blanche ou autres notes équivalentes. C’est la même chose que l’alia breve. - Les expressions musique et style a capella désignent les morceaux de musique d’église écrits en contre-point fugué, souvent sur un thème emprunté au plain-chant. B.

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A CAPBICIO. V. An Lmrruxn. ’

ACATALECTE ou ACATALECTIQUE (Vers), se dit, au termes de prosodíe grecque et latine, d’un vers dont le dernier mètre est entier, non raccourci d’une syllabe. Ce mot signifie en grec qu’on ne fait pas cesser. V. Cara-LECTIQUE et HYPERCATALECTIQUE. P.

ACATALEPSIE (du grec acatalepsza, de a privatif, et catalambanó, comprendre). Ce mot, employé par quelques sceptiques de l’antiquité pour désigner l’impossibilité de concevoir ou de comprendre, u Fincompréhensibilité des éléments et des principes matériels » (Sextus, Hypotyposes pyrrhoniennes, II, 116). « les opinions sur la suspension du jugement et sur Pincompréhensibilité » (Plutarque, adv. Colotem), a fini par s’appliquer à la doctrine même des sceptiques, Académiciens et Pyrrhoniens, qui professaient l’opinion que rien ne peut être clairement conçu. C’est en ce sens qu’on le trouve dans Cicéron gfpist. ad Ait., XIII, 19) et dans Diogène Latgce (IX, ~). -a.

ACATHISTUS, c.-it-d. en grec sans s’asseoir, nom d’une.hymne chantée autrefois dans l’Église grecque en l’honneur de la S” Vierge, le samedi avant la 5° semaine du carême, pour la remercier, dit-on, d’avoir protégé Constantinople contre les attaques des musulmans. Les fidèles passaient toute la nuit debout en prières. B.. ACATIUM, en grec acation, petit bâtiment du genre de ceux que les Romains appelaient actuariœ mwes, qui allaient à la rame et à la voile. L’avant était armé d’un éperon (rostrum), et la poupe arrondie. Les pirates grecs surtout se servaient de ce navire, parce qu’1l était bon voilier. Acatium désigne aussi dans les auteurs une voile et un mat, dont l’espèce ne nous est pas connue avec certitude. B.

ACCAPAREMENT, spéculation définie par le décret du 26-28 août 1793 de la manière suivante : u Action de dérober à la circulation des marchandises ou des denrées de première nécessité, en les tenant renfermées dans un lieu quelconque sans les mettre en vente journellement ou publiquement. » On pourrait ajouter : u Action de s’emparer, par des acquisitions considérables, de la totalité ou de la majeure partie des marchandises, denrées ou moyens de production qui se trouvent dans un lieu. » Le but est toujours de créer un monopole, et d’en profiter pour augmenter les prix de vente. Aussi Vaccaparement a-t-il été de tout temps sévèrement puni. Il s’exerçait principalement autrefois sur les céréales. Dans l’antiquité, Athènes, dont le territoire était peu étendu, presque stérile, ou mal cultivé, interdit l’exportation des céréales, retint pour son approvisionnement les 2/3 de toute cargaison qui touchait au Pirée, et punit de mort le propriétaire qui vendait ses céréales ailleurs que sur le marché, ainsi que le citoyen qui achetait à la fois plus de 50 mesures de blé, et qui, en cas de revente, y gagnait plus d’une obole. A Rome, l’établissement de l’Annone (V. ce mot dans notre Dict. de biographie et d’histoire) fut un obstacle aux accaparements pendant la durée de la république ; mais, sous les empereurs, on dut publier des lois répressives, dont le Digeste (xtvm, fit. 12, l.2), et le Code (livre iv, fit. 59), nous ont conservé des fragments. De nombreuses ordonnances ont été rendues au moyen âge et dans les temps modernes pour réprimer l’accaparement, ou pour le prévenir en assurant l’approvisioimement des marchés. Les Capitulaires de Charlemagne (liv. I, appendice 2, n°’-16 et 26) défendent aux accapareurs d’acheter les blés en vert. En 1304, Philippe le Bel fixa par un édit le prix des grains. En 1343, Philippe VI enjoignit à. tout propriétaire de blés de ne les vendre que sur le marché. Parmi les édits et règlements sur cette matière, dont est plein le recueil des ordonnances des rois de France, on remarque ceux de Louis XI en 1482, de Charles VIII en 1491, de Charles IX en 1569, de Henri III en 1577, de Louis XIII en 1629, de Louis XIV en 1694, et surtout celui du 3 avril 1736, qui a donné la première idée des’greniers d’abondance. Toutes les ordonnances n’ont pas empêché des accapareurs de former le Pa.cte de famine (V. ce mot dans notre Dict. de biographie et ofhistoire), et Louis XV lui-même d’avoir des greniers particuliers d’approvisionnement à. Corbeil. La loi de 1793 punissait de mort l’accapareur, et la Convention crut encore pouvoir arrêter la hausse des denrées par sa fameuse loi du maximum (IC notre Diet. de biographie et d’histoire). La multiplication des voies de communication et lesiprogrès du commerce, qui apporte promptement la marchandise la où elle est chère, rendent les accaparements de ce genre presque impossibles : il ns reste plus au négociant que la faculté-très-légitime d’a-