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"Ane 7 ABR’

l8i8). Toute fraude ou contravention des débitants de liquides entraine de plein droit la révocation de l’abonnemcut. Il y a encore des abonnements en matière de timbre, pour les départements, communes ou établissements publics qui émettent des actions, et pour les sociétés ou compagnies d’assurances qui font des polices (loi du 5 juin 1850). Ces abonnements sont annuels, s’élèvent à. 5 c. p ; 100 fr. du capital nominal, et sont payés a chaque trimestre dans les bureaux de l’enregistrement. L’avis de, l’acquittement du droit, inséré au Moniteur, équivaut a Papposition du timbre. L’abonnement en matière d’octroi est interdit comme mode général de perception par l’ordonnance du 3 juin 18’18 : mais il y a exception pour les bouchers et les débitants de liquides, réunis en corporation. - Uabonnement est encore une allocation fixe du gouvernement aux préfets’et sous-préfets, pour frais de bureaux et dhdministration (circulaire du ministre’de l’intérieur, du 29 août 1846). L.

ABORDAGE, choc volontaire ou accidentel de deux bâtiments en mer. Avant l’invention de la poudre a canon, l’abordage était presque la seule façon de combattre : le navire allait sur l’ennemi a pleines voiles ou at force de rames, pour le percer de l”éperon (roslrum) dont sa proue était armée. Le corbeau (V. ce mot dans notre l)icl. de biographie et afhistoire) inventé par le consul romain Duilius était une machine destinée à faciliter l’envahissement du bâtiment ennemi. Les gros vaisseaux

modernes ont trop de rentrée, et le mouvement de roulis trop de puissance, pour que Pabordage ne soit pas très-difficile et dangereux ; il ne peut guère se faire qu’entre de petits bâtiments ou par surprise. Les hommes désignés d’avance pour le tenter sont pris parmi les plus braves et les plus agiles, et on les arme de haches, de sabres ou de pistolets ; des croclfets de fer à plusieurs branches, dits grappins cïabordage, sont lancés a l’aide d’une chaîne sur le navire qu’on veut retenir. Pour repousser un abordage, on se sert communément de piques et de fusils armés de leur baïonnette. La marine française est célèbre par ses succès tt Pabordage. Le choc de deux bâtiments de commerce peut causer des avaríes qui donnent lieu tt une action civile. D’après le Code de commerce, si Pabordage a été purement fortuit ou produit par force majeure (violence du vent, etc.), le navire qui a éprouvé le dommage n’a aucun droit de répétition, et les assureurs doivent indemniser le propriétaire ; s’il y a eu faute de l’un des capitaines, c’est lui qui paie le dommage ; lorsqu’il y a. doute sur la cause de l’abordage, les avaries des deux bâtiments sont réparées a frais communs et par égale portion. Le dommage causé par abordage non coupableàla marchandise retombe à la charge des propriétaires ou des assureurs. Les actions en indemnité pour dommage d’abordage doivent étrefaites dans les 24 heuresà partir du jour de l’arrivée du capitaine dans un port où il est possible d’agir. V. Sibille, Jurisprudence et doctrine en -matière rl’Abordage, 1853, in-S". B.

ABORNEMENT. V. Bonuxce.

ABOUTISSANTS. V. ’l’| :NANrs.

ABOU-ZEYD, titre d’un roman arabe très-populaire en Égypte, où il est récite dans les cafés par des conteurs qui reçoivent Ie nom d’Abou-Zeydiya. Ce livre est un mélange de prose et de vers, moitié narration, moitié drame. Les conteurs, dont il y a cinquante au Caire qui n’ont pas d’autre répertoire, chantent les passages versifiés ; après chaque vers, ils jouent quelques notes sur le monocorde, instrument qu”on appelle*la viole d’Abou-Zeyd. Les événements mis en scène dans l’Abou-Zeyd se rapportent au ix° siècle de notre ere, et les principaux personnages sont nés dans l’Arabie centrale et dans l’Yémen. Voici une analyse rapide de ce roman : L’émir Risk, de la tribu des Benou-Hilal, avait en dix femmes, sans obtenir d’au’tre postérité male qu’un enfant sans bras et sans jambes. Il en épousa une onzième, Klioudra, fille du chérif de la Melcke. Elle devint enceinte. Un -jour, en se promenant, elle voit un oiseau noir qui fond sur d’autres oiseaux et en the un grand nombre. Elle prie Dieu de lui donner un fils aussi fort et aussi vaillant, dut-il être noir comme l’oiseau. Elle donne le jour 21 un enfant noir, qui fut appelé Abou-Zeyd. On se figure le désappointement et les soupçons de l’émir, qui renvoie sa femme avec son enfant chez le chérít’de la Mekke. Pendant le voyage, Khoudra s’arrête, ne voulant pas encourir la colère de son père. Une troupe de cavaliers arrive ; le chef écoute avec compassion les aventures de Khoudra, la recueille, et élève son fils. Barakat (c’est le nom que son père adoptif lui donne) montre dès le bas âge une force extraordinaire ; a onze ans, il possède toutes les sciences divines et humaines qu’on étudiait alors chez les Arabes, y compris l’astrologie, la magie et l’alchimie. Arrivé à Padolescence, il fait la guerre avec gloire aux tribus voisines. Un jour il interroge sa mère sur son histoire : celle-ci, pour se venger de son époux, lui dit que l’émir Risk est l’auteur de tOus ses malheurs. Le jeune héros le cherche, lui fait la guerre, le’bat, et va le tuer, lorsque Khoudra* prévient un parricide en lui dévoilant la vérité. Risk et Barakat se reconnaissent. Khoudra rentre au harem de son époux, qui lui rend sou amour, et Barakat reprend le nom d’Abou-Zeyd. - Dans la suite du roman, on trouve des aventures très-nombreuses et très-compliquées. Le morceau le plus populaire de l’ouvrage est le récit de l’expédition connue sous le nom de Iiíadiya. Abou-Zeyd, déguisé en esclave, accompagne ses trois neveux qui ont pris le costume des conteurs. Ils parcourent ensemble l’Afrique septentrionale, et se signalent par d’incroyables exploits contre la tribu d’Ez-Zenatiya..-Comme

composition littéraire, l’Abou-Zeyd a un faible mérite, du moins dans son état actuel, et avec les altérations que les copistes ont fait subir aux manuscrits ; comme monument des mœurs et des usages des Arabes bédouins, il n’est ni sans valeur, ni sans intérêt. On croit qu’il fut écrit vers le ix” siècle ; mais il y a lieu de penser qu”il a été composé plus tard, amoins que le texte primitif n”ait été altéré dans les transcriptions successives qu’on en a faites. Cet ouvrage forme ordinairement 10 petits vol. in-40, et quelquefois plus, suivant le format des manuscrits. V. l”Égypte du P. Laorty- Hadji, et la Revue de Paris du 4" déc. 1855. G. D.

ABBA, monnaie d’argent de l’ancien royaume de Pologne, valant environ 0 fr. ’17 c. Elle avait cours aussi dans l’empire ottoman.

ABRAXAS (Pierres ou gemmes d*), pierres taillées, de formes très-diverses, et sur lesquelles est gravé en lettres grecques le mot Abramas ou Abrasaœ, au milieu de figures fantastiques, composées le plus souvent d’un tronc et de bras humains, d’une tête de coq, de serpents au lieu dejambes, et tenant d’une main une espèce de sceptre, de l’autre un objet rond, comme une couronne ou un petit bouclier. Ces pierres, symboles en usage dans la secte gnostique des Basilidiens, d’où leur est venu le nom de Basilidiennes, portent aussi quelquefois des signes d’astres, ou les’lettres A et Q, ou le mot IAQ, qui désigne la divinité, ou encore des noms d’anges ou éons. On a donné diverses explications du mot Abrasam : en langue perse ou pehlvi, il signifierait Milhra ; en hébreu, Dieu, le Fils et le S’-Esprit ; en cophte, le Verbe béni et venéré. D’autres, le décomposant en initiales de mo ts grecs, lui ont attribué le sons de Salut par la croise ; ou bien, n’y voyant qu’une réunion de lettres numérales, qui, étant additionnées, donnent le nombre 365 ou l’année entière, ils ont fait d’Abrasa.ac le symbole du soleil ou de sa révolution annuelle. Les pierres d’Abraxas sont nombreuses dans les cabinets d’antiques en Europe ; elles proviennent, dit-on, de la Syrie, de Flîgypte et de l’Espagne ; mais il est hors de doute que beaucoup de ces pierres ne sont pas authentiques, car on confectionna des symboles de ce genre au moyen âge pour servir de talismans ou être employés dans les’opérations de magie et d’alchimie. On trouve des descriptions et des figures d’Abraxas dans les diverses collections de pierres gravées. V. Montfaucou, l’Anliquité expliquée, t. III ; Bellermann, Sur les gemmes antiques qui portent la figure d’Abra{cas, Berlin, 1817-19, 3 vol. ’ B. ABREGÉ, livre où l’on a résumé la matière d’un ou de plusieurs ouvragesÿ Les abrégés sont utiles dans une littérature surchargée de richesses par de longs travaux ; mais ils exigent de leurs auteurs un véritable talent. Bien composés, ils ont quelquefois fait oublier les originaux ; c’est ainsi que l’élégant Abrégé de Justin a peut-être causé la perte de l’Histoire universelle de Trogue-Pompée, et l’on a aussi reproché à Florus d’avoir privé la postérité d’une partie des Décades de Tite-Live. Les ouvrages de Cornélius Népos et de Velléius Paterculus appartiennent à la catégorie des abrégés. Le Brevtarium hisloriaz romance d’Eutrope est aussi un abrégé d’histoire romaine. Les jurisconsultes attribuent aux auteurs d’abrégés la perte des ouvrages de Papinien, des Scévola, de Labéon, d’Ulpion, etc. Qui sait si Constantin Porphyrogénète, par ses extraits des historiens grecs et latins, n’a pas fait disparaître l’Histoire universelle de Nicolas de Damas, une partie des livres de Polybe, de Diodore de Sicile, de Denys d’Halicarnasse, etc.’Z En - : nv- »