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quelques rangs de sièges portatifs pour les vestales, les sénateurs et les magistrats, le suggestifs ou curriculum, c.-à-d. la loge de l’empereur, et un siège à part pour la personne qui donnait les jeux, l’éditeur des jeux. Le podium protégeait le public contre les atteintes des bètes féroces, ainsi qu’un fossé ou canal plein d’eau, nommé euripe, que l’on ereusait souvent au pied, tout autour de l’arène. On ornaît généralement le podium, à sa partie supérieure, d’une balustrade ou d’un treillis en métal. Les animaux féroces étaient renfermés dans des caveœ ou carceres, substru : tions voùtées de ce soubassement. Derrière le podium commençaient les gradins des spectateurs (gradus). Un palier de circulation (znugcinctio), appelé aussi balirus (baudrier, dont il affectait la forme), et auquel aboutissaient de nombreux escaliers, divisait les gradins en deux ou trois sections sur la hauteur. Dans la dernier : précinction, au sommet, les sièges Staient de bois ; la se plaçaient les pullati ou la plèbe. La portion la plus élevée de Pamphithéâtre était une colonnade ou galerie, sous laquelle les femmes pouvaient assister aux représentations, et dont une partie était encore occupée par des pullati. Enfin, tout à. fait au sommet, il y avait une plate-forme étroite pour les ouvriers chargés d’étendre sur Yamphithéâtre un *velarium et de le retirer (V. Vsmniuu). Chaque précinction était encore coupée verticalement, à de certains intervalles, par des espaces libres (sralœ, scaiaria, échelles, escaliers), qui servaient de passages aux spectateurs. La section comprise entre deuxde ces passages portait le nom de cuneus (coin), parce que, semblable et un coin, elle s’élargissait graduellement’du podium au sommet de Fédifice. Des oflîciers appelés cunearii, locarii, distribuaient les places et maintenaient Perdre. Les entrees des gradins par les portiques extérieurs s’appelaient vomitoria. Statilius Taurus bâtit le premier am phithóíttre de pierre, l’an 724 de Rome, dans le Champ de Mars, près du Cirque Agonal ;. mais les gradins n’en étaient que de bois. Cet édifice devint la proie des flammes au temps de Néron. Le second amphithéâtre de maçonnerie fut l’amphi théátre Castrense, dont les ruines existent encore, et que l’on conjecture être du temps de Néron ; On le trouve à l’extremite orientale du mont Célius, tout près de la basilique de SW-Croix-de-Jérusalem. Il était autrefois hors de la ville, et l’on croit qu’il servait soit aux exercices des soldats, d’où le nom de castrense (de camp), soit aux combats de gladiateurs par lesquels on habituait les jeunes recrues à la vue des blessures et du sang. Sa forme est une ellipse de 84 met. sur 78, jadis entourée d’un cercle de 48 arcades à 2 rangs superposés. Il reste 18 arcades du rez-de-chaussée, et de faibles débris des arcades supérieures. Toute la construction est en briques. Vespasíen surpassa ses prédécesseurs par l’érection de Pam’phithéâtre Flavien, dont- nous avons parlé plus haut. Trajan en éleva un autre dans le Champ de Mars ; cet édifice fut détruit par Adrien..-Les

Etrusques ont appris aux Romains à faire des amphithéâtres ; ils les creusaient dans le sol, afin d’éviter les substructions pour porter les gradins, ou bien ils choisissaient une gorge étroite, un ancien cratère de vo !can, dont le sol en pente formait des places naturelles pour les spectateurs. On a retrouvé deux amphithéâtres de ce genre, l’un àPœstum, dont l’arène a été établie’ it 3 met. environ plus bas que le sol extérieur ; l’autre it Sutrium, auj. Sutri, taillé dans un rocher qui domine le sol, travail contemporain du x°’siècle de Rome. Il est représente, en coupe, dans la fig. ci-dessous, afin qu’on en saisisse mieux la disposition. Le monument est de forme elliptique, et mesure 49’220 sur 40“’,15. ~=*=r-B’

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La façade extérieure des amphithéâtres était partagée en étages, garnis chacun d’arcades, de colonnes, de pilastres plus ou moins nombreux, et quelquefois de statucs. Ijespace vide au-dessous des gradins formait des galeries voútées (fornices, concamerationes), qui recevaient les promeneurs et étaient garnies-de boutiques. Les Romains : feurent d’abord que des amphithéâtres de charpente, construits temporairement pour le temps des jeux. Le plus ancien paraît avoir été celui de Scribonius Curion, dont Pline (Hist. nat., XXXVI ; 24, § 8) a donné la description. Il consistait en deux théâtres de charpente, tournant sur des pivots, de sorte qu’au moyen d’un mécanisme ils pouvaient se faire face et ne former qu”un seul bâtiment (V. De Caylus, Théâtre de Scribeniusi ; dans les Illém. de l’/load. des inscrip., t. XXIII). Jusqu’au temps de J. César, les combats de gladiateurs avaient eu lieu sur le Forum, et ceux de bètes féroces au Cirque z pour ces derniers le dictateur fit construire en bois un Lliédtre cynégétique, qui fut appelé amphithéâtre, dit Denys d’Halicarnasse (XLIII, 22), parce qu’il était entouré de gradins, sans qu”il y eút de scène. Sous Tibère, sous Noron, on éleva encore des amphitheàtres de charpente, mais comme édifices temporaires et pour des jeux spéciaux. Sur la demande de l’empereur Auguste, Vue de l’AmphíIhéátre de Sutrimn.

Les amphithéâtres marquent le passage de la civilisation ou de la domination romaine dans les contrées où on les trouve. Les principales villes où des amphithéâtros furent érigés, sont : Albe ou Albano, Bologne, Canusium (Canosa), Capoue (V. ce mot), Cumes, Garigliano, O tricoli, - Pœstum, Pompei, Pouzzoles, Rimini, Todi, Vérone (V. ce mot), etc., en Italie ; Pola (V. ce mot), en Dalinatie ; en Sicile, Agrigente, Catane, Syracuse ; en Espagne, Tarragone ; dans les Gaules, Autun, Bordeaux, Fréjus, Lyon, Nimes, Arles (V. Animes), Vienne, Saintes, Limoges, Périgueux, Poitiers, Béziers, Auxerre, Angers, Langres, Bourges, Cahors, Le Mans, Tours, et autres lieux ; dans la partie des Gaules dont s’est formée la France, on en comptait trente-cinq, auj. presque tous détruits. Celui de Cran (Loiret), qu’on voit encore maintenant, n’avait de gradins que d’un côté, parce qu’il ne devait pas contenir un grand nombre de spectateurs. En Afrique, il y en avait sur plusieurs points de l’Algérie, entre autres à. Lambessa, à Cherchell, et, dans la province de Tunis, à Dimas, et à ’l’isdra (El-Djem).-V. Serlio, Architectura, Venise, 1663, in-fol. ; Fontana, An/iteatro Flavio, La Haye, 1725, in-foi., Maffei, Dcgli Anfiteatri e singolarmente delle Véronese, Vérone,1738, in-12 ; Paoli, Antichitâ di Pozzualí, Naples, 1768 ; Clérisseau, Antiquités de la France, Paris, 1778, in-fol. ; Desgodets, les Édifices antiques de Rome, Paris. 1779, in-fol. ; Alex. Delaborde, les Monuments de la France classés cltronologiquemeut, Paris, 1816-26, in-fol. ; Durand et Laval, Description des monuments hisloriqu/ : s du Gard, Nîmes, 1853, in-4o ; Pelet, Description de l’Amp/lithéâtre de Nîmes, Nîmes, 1853, in-8o, etc.

Dans certaines salles de spectacle, chez les modernes, on appelle Pamphithéátre un lieu élevé vis-21-vis de la scène, au-dessous des loges, et dont les gradins dominent