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navigateurs de l’approche d’un banc. C’est ordinairement un tonneau vide et bouché, fixé a l’aide d’une chaîne et d’une ancre, ou bien quelque pieu ou mat. AMAPtRE, cable ou cordage qui sert à attacher un navire au rivage. On nomme amarres de ù ont celles qui tiennent à. l’avant, amarres de travers celles qui sortent par les sabords ou par-dessus.,

AMATELOTAGE, nom donné autrefois à l’association de deux matelots sur un bâtiment pour faire le service à tour de rôle. Ils n’avaient qu’un seul hamac, où l’un dormait tandis que l’autre faisait le quart. Aujourd’hui, chaque homme à son hamac.

AMAZONES. L’art ancien a souvent représenté ces hérolnes de la mythologie grecque. Le musée du Vatican possède une Amazone appuyée sur une lance et se préparant à sauter ; c’est un ouvrage de Phidias. Il y a au musée du Capitole une Amazone blessée, qu’on attribue à Ctésílas, et au Museo Borbonico de Naples une Amazone tombant de cheval.

AMAZYGH (Langue). V. Baruziann (Langue). AMBAGES (du latin ambages, circuit, détour), long circuit de paroles, verbiage (quelquefois affecté), qui, loin- d’éclaircir ce dont il s’agit, semble au contraire redouter la clarté et ne vouloir, - au plus, être entendu qu’à demi. Les ambages caractérisaient les oracles du polythéisme grec. Les détours employés par Alceste, dans le Mzsanthrope de Molière, pour faire entendre à Oronto que son sonnet ne vaut rien, offrent un exemple d’ambages. Dans Shakspeare, au début de la tragédie la Mort de César, un Romain, interrogé par un tribun qui veut savoir sa profession, et ne voulant point, paramour-propre, lui dire nettement qu’il est savetier, a recours à une suite d’ambages : Lorsque Olšdipe, arrivé prés* du bois sacré des Euménides à Colone, est pressé par le chœur de déclarer qui il est, Sophocle nous le représente employant bien des détours pour éviter de répondre directement aux questions qu’on lui adresse. Le plus bel exemple de cet artifice si naturel du langage se trouve dans la Phèdre de Racine (A. 1, sc. 3) :

De l’arnour j’el toutes les fureurs.

— Pour qui ? - Tu vas oulr le comble des horreurs, J’uime... A ce nom fatal je tremble, je frlssoune. J’aime... - Qui ? - Tu connais ce fils de l’Amazone, Ce priucs si longtemps par moi-même opprimé ? - Hippolyte ! Grands dieux l - C’est toi qui l’as nommél On désigne quelquefois, par extension, sous le nom d’ambages un amas confus de paroles obscures et entortillées, dont on a peine à débrouiller le sens ; ce défaut peut être le résultat de l’ignorance, ou du peu de netteté des idées ; quelquefois aussi il est affecté : alors il est la marque certaine d’un jugement faux, ou de la sottise, ou de la duplicité. ’ P.

AMBASSADE (Secrétaire d’). V. Sscnrîrmne. AMBASSADEUR, du bas latin ambasator ; représentant de la personne d’un souverain auprès d’un autre souverain. - De la personne, c.-à-d. que par une fiction du droit des gens unanimement consentie, il jouit de ce qu’on appelle le caractère représentatif du souverain qui l’envoie, et qu’à. ce titre il appartient à. la classe la plus élevée entre celles qui composent le corps diplomatique, et peut traiter directement les affaires avec le.souverain auprès duquel il est accrédité. Le nonce du pape est un ambassadeur, et, dans les cours catholiques, il est le premier de piano, le primus inter parcs, parmi les ambassadeurs. Il y a des ambassadeurs permanents ou ordinaires, et des ambassadeurs eœtraordinaires. Les premiers suivent les affaires de leur pays pendant toute la durée de leur mission ; les seconds sont envoyés en des occasions extraordinaires, telles qu’avénements, mariages, baptêmes, sacrés, couronnement, et leur mission cesse avec l’occasion qui l’a fait naître. Quand un ambassadeur arrive auprès d’une cour, son premier soin est d’en informer le ministre des affaires étrangères et de prendre son jour pour lui faire visite. Il lui remet copie de ses lettres de oréance et demande à en présenter l’original au chef de l*État. Cette remise a lieu en audience publique et solennelle. Le jour désigné, il est convoyé au palais dans les voitures de la cour, par l’entrée d’honneur, entre une haie de troupes portant les armes, tambour battant. Il est reçu au bas de l’escalier par le grand-maître des cérémonies ; toutes les portes sont ouvertes à. deux battants, et le chef de l’État, assis et couvert, le reçoit dans la salle du Trône ; se découvrent quand le nom du souverain étranger est prononcé. Îÿÿmbassadeura le privilège de se couvrir quand il prononce son discours en remettant les lettres qui le légitiment, et il se découvre également quand il prononce le nom de celui qui les reçoit. Telle est la règle suivie par l’ancienne monarchie et par Napoléon lflf ; cependant, Napoléon III, sans avoir aboh le principe, avait coutume de recevoir debout découvert, et sans se placer sur son trône. Dans ses réceptions, un souverain est entouré des officiers de la couronne et du ministre des affaires étrangères. Quand il congédie l’ambassadeur, celui-ci se retire et fait ses derniers saluts sans se retourner. Ilestreconduit avec le même cérémonial qu”a son arrivée. Dans les huit jours qui suivent sa réception par le souverain et par sa famille, il écrit officiellement à tous les ministres, à tous les officiers de la couronne, à tous les grands fonctionnaires deil’État, qu’il sera pendant trois jours chez lui pour les recevoir : il les reçoit en uniforme. L’ambassadeur, comme tous les ministres publics, chacun dans sa classe, prend ra n’g dans le corps diplomatique, suivant son nnciennete, c.-à-d. suivant l’ordre de la remise de ses lettres de créance, et de ce moment il reÿoit, comme nos ministres ii portefeuille, le titre d’Ea : cet ence, et prend rang entre les Altesses des deux pays dont il est l’mter med1a1re. - Auprès d’un ambassadeur sont trois secrétaires (Yambassade, un ou plusieurs attachés et un chancelier, tous nommés parle chef de l’État. Quelques puissances étrangères ayant adjoint à leurs ambassades des altuc/les militaires, la France en adêsigné quelques-uns auprès de ses missions à Yétranger.-Uambassadeur, ainsi que tous les membres du corps

diplomatique, jouit dïmmunités qui rendent inviolables sa personne, ses biens, ses gens, son hôtel. C’est ce qu’on appelle, en droit conventionnel, le privilège d’ea : territorialité, qui le place, par fiction, en dehors de la juridiction territoriale, jusque-là même qu’il ne saurait être contraint de venir témoigner en justice. Aucune loi positive, aucune convention expresse entre les souverains n’a réglé l’étendue précise des privilèges diplomatiques ; il faut en demander les motifs à. l’usage le plus ordinaire, à l’opinion des publicistes, et surtout à cette raison universelle, principe de toutes les bonnes lois. L’ambassadeur étant appelé à maintenir les rapports existants entre les États, on doit naturellement s’abstenir envers lui de tout ce qui pourrait géner le libre exercice de ses fonctions. Il peut être chargé de déclarer la guerre tout aussi bien que de célébrer un traité de paix : si Fon pouvait Parreter pour dettes ou autres délits communs, on pourrait lui en supposer quand sa mission ne serait pas agréable au gouvernement. Ce n’est point l’individu qui est inviolable, c/est l’homme public parlant au nom d’un souverain ou d’un État indépendant. Envisagés dans leurs motifs fondamentaux, dans leur objet final et dans leurs rapports avec le principe des lois politiques, les privilèges doivent être’maintenus. Maiec’est à condition qu’il n’en sera point fait abus, et que la personne à qui l’État les reconnaît ne fera pas violence aux lois civiles, à Perdre social, à l’ordre de succession de la maison régnante. En un mot, il ne saurait entrer dans l’intention ni dans l’intérêt d’aucun souverain de faire servir sa dignité à. la sauvegarde d’un délit ou d’un crime. Si la dignité de ce prince commande que son ambassadeur échappe, en cas d’accusation grave, au scandale de poursuites, a l’éclat de discussions judiciaires, s’il-.est de règle de recourir au souverain du ministre accusé, il est évident qu’en cas de crime atroce, d’attentat contre l’État, comme par exemple dans la conspiration du prince de Cellamare, sous la régence du duc d’Orléans, le salus ’populi devient la suprême loi qui dominele droit conventionnel. En résumé, il est de principe général d’user de toute espèce de ménagements envers le ministre public ; et s’il a commis abus de ses immunités diplomatiques, c’est au souverain de l’accusé qu’il en faut référer. Les causes célèbres du Droit des gens sont à étudier dans la question. Un bon livre, bien qu’un peu suranné, est l’Ambassadeur et ses fonctions, par Wicquefort (Cologne,1715, 2 vol. in-i°).

La France entretient des ambassadeurs à Home, å Londres, à Vienne, à S’-Petersbourg, à Madrid, à. Berne, et 21 Constantinople. Elle en entretenait également it Naples et à Turin, avant la formation du royaume ’talie.

d i.’Angleterre a des ambassadeurs seulement à Paris, à Vienne et à Constantinople ; partout ailleurs elle n’accrédite que des envoyés extraordinaires et ministres plénipotentiaires, ou des chargés d’afl’aires. - La Prusse

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