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Le ms. 82 renferme une autre petite controverse faite en présence d’un Vizir par Abou-Kurra, évêque melchite, Abou-Raïta, jacobite, et Abd-Iesuh, nestorien, dans laquelle chacun a prouvé sa doctrine particulière, de manière que le Vizir les loua tous, comme le dit le copiste en terminant.

Michel rapporte ces faits en l’an 1125 des Grecs (813). Théodoret, le patriarche d’Antioche, est mort en 813. Ašôd est mort en 822, d’après Samuel d’Ani[1]. Le patriarche jacobite Cyriaque est mort en 1128 (816). Abou-Raïta et Nonnus étaient les accusateurs de Philoxenus de Nisibe vers l’an 827[2]. Si nous ajoutons à ces nombreux et précieux documents la controverse d’Abou-Kurra avec le calife abbasside Al-Mamoun (813-833) et une autre en sa présence avec des docteurs musulmans, nous pouvons affirmer sans hésitation que Théodore vivait encore dans le premier quart du ixe siècle : mais nous ne pouvons cependant déterminer l’année exacte de sa mort.


II. — Les Œuvres arabes d’Abou-Kurra.


Nous ne parlons pas ici de ses Œuvres grecques qui sont déjà bien connues ; nous ne parlons pas non plus de ses Œuvres syriaques qui nous sont connues seulement par la simple mention de l’Auteur dans un de ses traités où il dit : « Nous avons déjà composé en syriaque trente traités pour défendre la doctrine du Concile de Chalcédoine et la Lettre de saint Léon[3]. » Nous nous occupons seulement ici de ses écrits en arabe publiés ou manuscrits.

M. l’abbé Arendzen publia le premier un traité de Théodore Abou-Kurra avec une traduction latine sur le culte des Saintes Images d’après le manuscrit 4950 du Musée Britannique écrit au ixe siècle[4].

Le P. Malouf, S. J., publia aussi dans la Revue Al-Machrik un fragment de la première partie du même manuscrit. Cette première partie ne porte pas le nom de l’auteur ; le P. Malouf a cru pouvoir l’attribuer aussi à Théodore Abou-Kurra à cause de la ressemblance de l’écriture et du voisinage. Mais nous avons démontré à la fin de notre édition que, vu la défectuosité de la composition de ce fragment et la grande variété de ses textes bibliques avec les mêmes passages mentionnés dans mon édition, on a raison de nier cette attribution.

    quable pour l’antiquité de l’usage de cette prière dans la Messe grecque, dont voici la traduction :

    « Fils unique, Verbe de Dieu, Immortel, ayant voulu vous incarner dans le sein de la sainte Mère de Dieu, toujours Vierge, Marie, pour notre salut et vous faire homme sans changer. Vous fûtes crucifié, ô Christ notre Dieu, écrasant la mort par votre mort. Vous l’un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauvez-nous. »

  1. Voir les notes de M. Chabot dans Michel, t. III, p. 32.
  2. Michel, t. III, p. 50, et Duval, La littérature syriaque, p. 390.
  3. Page 60 de notre grande édition.
  4. Theodori Abu Kurra de Cultu Imaginum libellus. Bonn, 1897.