Page:Bacha - Un traité des oeuvres arabes de Théodore Abou-Kurra.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous tous les hérétiques, vous avez mal entendu la parole des Pères. Satan, ennemi des hommes, se moque de vous et, vous fascinant, il vous porte à blasphémer contre le Saint-Esprit quand vous censurez les décrets du concile qui sont les décrets du Saint-Esprit lui-même, comme je l’ai dit. Les Apôtres, lorsqu’ils ont prononcé leur décision contre l’hérésie qui s’agitait à leur époque, ont déclaré que « C’est l’avis du Saint-Esprit et le nôtre », faisant connaître à tout le monde que leur avis est celui du Saint-Esprit ; par conséquent, quiconque blasphème contre la décision d’un concile blasphème contre le Saint-Esprit lui-même.

Tu disais, hérétique, du concile qui t’a condamné : Il a contredit le concile qui était avant lui, si l’on veut examiner bien sa décision ; et par conséquent, comme tu le prétends, il est évident qu’il n’est pas du Saint-Esprit, car l’Esprit-Saint ne se contredit pas.

Nous te répondrons, hérétique : Ton esprit est obtus et tu n’es pas éclairé par l’Esprit-Saint à cause de ta mauvaise foi ; c’est pourquoi tu penses que ce concile qui t’a condamné a contredit le concile antérieur. Mais tu ne dois pas avoir une part avec ce concile dans sa définition si tu comprends bien ce que le Saint-Esprit t’a ordonné par la bouche de Moïse chef des prophètes ; tu dois plutôt accepter la définition du concile sous peine de mort spirituelle. Le Saint-Esprit n’a pas laissé l’assemblée des Apôtres tomber d’aucune manière dans l’erreur, puisqu’il lui a confié de juger les différends qui s’élèveraient au sujet de la doctrine, comme nous l’avons déjà expliqué plusieurs fois : autrement le Saint-Esprit, qui a imposé aux hommes de lui obéir, serait la cause principale de l’erreur enseignée aux hommes par ce concile. Plaise au Saint-Esprit qu’il n’en soit pas ainsi !

Si tu te permets de censurer le décret du concile qui t’a condamné et de critiquer sa définition, en disant qu’il a contredit le concile antérieur, il faut permettre à Arius de censurer aussi la définition du concile de Nicée qui le condamna en disant que sa définition est en contradiction avec l’évangile des Apôtres ; il faut permettre encore à Macédonius de censurer la définition du deuxième concile qui l’a condamné en disant que sa parole est en contradiction avec la définition du premier concile. Mais je ne pense pas que tu fasses