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damné, que le concile d’avant lui avait défendu de rien ajouter et de rien supprimer à ce qu’il avait défini et que par conséquent il ne faut pas recevoir ce concile qui est venu après, sache bien que tu dis des choses que tu ne comprends pas et dont tu ignores la portée : parce que la définition de chaque concile est comme un remède particulier que le Saint-Esprit prépare pour éloigner du corps de l’Église la maladie de cette hérésie condamnée par ce concile. Quand ce concile dit qu’il est défendu à quiconque d’ajouter ou de supprimer à ce qu’il a défini, il entend qu’il n’est permis à personne de le contredire et de préparer à la maladie de cette hérésie qu’il a condamnée un remède différent de celui qu’il a préparé sous l’inspiration du Saint-Esprit ; car le Saint-Esprit ne se contredit pas. Ce concile ne peut dire à l’Église, si elle voit surgir une autre hérésie, qu’il est défendu aux Pères qui en sont les médecins de se réunir pour en éloigner cette maladie comme il avait éloigné la maladie qui agitait l’Église de son temps. Si, par impossible, ce concile avait agi de cette manière, il aurait laissé l’Église exposée à toutes les maladies des hérésies de l’avenir et empêché les Pères de lui appliquer les remèdes propres. Cela serait opposé à l’institution du Saint-Esprit qui a établi les conciles pour remplacer dans la suite des siècles le collège des Apôtres, comme Moïse avait institué les assemblées auxquelles il avait ordonné d’obéir pour le remplacer à jamais dans la fonction de juger les différends qui surgiraient entre les juges.

Si tu poursuis, hérétique, en disant que le concile reçu de tous a défendu de rien ajouter et de rien supprimer à sa décision, voulant qu’il n’y ait jamais après lui un autre concile, il faudrait annuler tous les conciles, du premier au dernier, parce que saint Paul a dit à l’Église : Si lui-même ou un ange du Ciel vient lui enseigner une doctrine autre que celle qu’il a enseignée, qu’il soit anathème. Il est donc permis à Arius selon ton sentiment et d’après cette citation, de dire au concile de Nicée : « Je n’accepterai pas votre doctrine parce que saint Paul a défendu à quiconque d’enseigner à l’Église une doctrine autre que celle qu’il a enseignée lui-même. » Il est aussi permis à Macédonius de dire au second concile : « Je n’accepterai pas votre doctrine parce que saint Paul