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autres hérésiarques, dont chacun a introduit dans ta religion l’erreur de son opinion ; en se contredisant les uns les autres, ils contredisent tous la vérité.

En accusant ce saint concile, tu n’es pas le premier parmi les hérétiques qui accusent les saints conciles qu’ils n’ont pas voulu accepter. En effet, Arius, Macédonius et Nestorius avec leurs partisans ont blâmé de toutes leurs forces les conciles qui les avaient excommuniés ; tu dis du IVe concile moins de mal que n’en avait dit chacun d’eux contre le concile qui l’a excommunié. Si tu approuves leurs accusations contre les conciles antérieurs, tu dois les suivre et accepter leur confession en jetant de ton cou le joug du Saint-Esprit, ouvertement et sans dissimulation. Si tu condamnes leur accusation contre ces saints conciles et prétends qu’ils sont dans l’erreur par leur désobéissance à ces conciles, tu dois juger de même ton accusation contre le IVe concile et dire que tu es dans l’erreur par ta désobéissance à ce concile.

Quant au Ve concile, nul ne défend l’hérésie qu’il a excommuniée pour discuter avec lui et le traiter comme nous avons fait avec ses semblables hérétiques.

Quand Macaire, Cyrus et Sergius se révoltèrent et enseignèrent leurs erreurs au sujet du Christ, l’Église refusa d’accepter leur opinion et plusieurs Pères s’élevèrent contre eux pour les discuter et repousser leur hérésie. Mais l’Église n’a pas accepté absolument leur opinion ni celle de leurs adversaires ; elle les a portées au concile, selon sa coutume. Alors le VIe concile a été convoqué à Constantinople par l’ordre de l’évêque de Rome qui les a excommuniés et fait cesser leur hérésie. La sainte Église accueillit ce concile comme elle avait reçu les conciles antérieurs, abandonnant Macaire et les siens et rejetant leur hérésie.

Et toi, « Monothélite », tu as reçu avec obéissance le premier, le second et le troisième concile ; tu n’as pas jugé bon de discuter leurs définitions, comme le Saint-Esprit te défend de le faire ; mais, arrivé au VIe concile, tu as oublié ce que dit le Saint-Esprit, et, comme un homme ivre, tu t’es élevé contre tes Pères qui méritent ton respect, les insultant comme un chien enragé. Le Saint-Esprit t’ordonne de leur obéir, mais tu as voulu supprimer leur définition et ôter la haie qui