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qu’il a voulu désigner, et nous n’avons vu aucun Apôtre tomber afin que saint Pierre l’affermisse.

Dire que le Christ a voulu désigner saint Pierre et les Apôtres en personne, ce serait priver l’Église de ce qui doit l’affermir après la mort de saint Pierre. Comment cela pourrait-il être ? En voyant, après la mort des Apôtres, Satan passer l’Église au crible, il est évident que ce ne sont pas eux que le Christ a voulu désigner par ces mots. Nous savons tous, en effet, que c’est après la mort des Apôtres que les hérésiarques ont agité l’Église, savoir : Paul de Samosate, Arius, Macédonius, Eunomius, Sabellius, Apollinaire, Origène et les autres. Si ces mots du texte sacré ne désignent que les personnes de saint Pierre et des Apôtres, l’Église aurait donc été privée de consolation et n’aurait eu personne qui la sauvât de ces hérésiarques et de leurs doctrines qui sont les portes de l’enfer dont le Christ a dit qu’elles ne triompheront jamais de l’Église. Il est donc de toute évidence que ces mots désignent les successeurs de saint Pierre, qui ne cessent en effet d’affermir leurs frères et ne cesseront jamais jusqu’à la fin des siècles.

Vous savez bien que lorsque Arius se révolta, une assemblée fut réunie contre lui par l’ordre de l’évêque de Rome. Le saint Concile l’a condamné et a fait cesser son hérésie ; et l’Église a accepté la décision de ce concile et a repoussé Arius comme l’Église d’Antioche avait accepté la lettre des Apôtres et avait rejeté ces sectateurs qui lui enseignaient la circoncision et la pratique de la loi. Ainsi lorsque Macédonius se révolta au sujet du Saint-Esprit, une assemblée fut réunie contre lui à Constantinople par l’ordre de l’évêque de Rome ; ce concile rejeta l’hérésiarque et l’Église accepta sa décision comme elle avait accepté celle du premier. Elle excommunia Macédonius comme elle avait déjà excommunié Arius. Elle apprit de ces deux conciles à dire que le Fils et le Saint-Esprit sont de la substance du Père et que chacun d’eux est Dieu coéternel avec le Père. Elle accepta aussi ces deux conciles de la même manière que l’Église d’Antioche avait accepté autrefois le concile des Apôtres. De même que l’Église d’Antioche n’avait eu aucune part dans la décision des Apôtres, ainsi dans ces deux conciles personne n’a discuté. Et comme ce que les Apôtres avaient écrit à l’Église d’Antioche