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C’est pourquoi nous allons prouver notre orthodoxie et faire éclater sa lumière autant que celle du soleil dont les rayons sont vus des petits et des grands, pour ne laisser à personne un prétexte en l’abandonnant, pour convaincre ceux qui vivent tranquillement dans l’erreur des hérésies, pour réjouir les orthodoxes qui par le concours du Saint-Esprit sont dans la juste foi et dans la vraie religion, pour exciter ceux-ci à unir à cette foi la justice et les bonnes œuvres ; elle leur serait non pas inutile mais nuisible, s’ils ne faisaient pas ce qu’ils doivent faire dans l’obéissance au Christ.

Mais quelle est cette voie claire que l’orthodoxie nous démontre ? Nous ensemble des chrétiens, nous sommes d’accord pour admettre les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament et les croire ; mais une chose nous sépare, notre interprétation différente de ces livres ; cela nous oblige à nous réunir chacun dans une église à part et nous empêche de prier ensemble dans le même temple. Il en résulte deux choses : que nous sommes tous également agréables au Christ en admettant les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament dictés pour nous par le Saint-Esprit et que Dieu ne nous demande pas compte de n’avoir pas pénétré les vérités de ces livres, ou que Dieu n’accepte pas de nous voir admettre la lettre de ces livres sans le véritable sens des mots que le Saint-Esprit a voulu exprimer d’une manière indispensable à la religion. Si quelqu’un dit : Le Christ se contente de nous voir suivre ces livres sans en comprendre le contenu, ou le vrai sens, il rend le Christianisme semblable au Judaïsme, en mettant la fin de sa doctrine dans les mots, non dans l’esprit ; il autorise les chrétiens à se réunir pour prier dans une église en même temps qu’ils sont séparés en esprit ; il leur prêche d’adorer extérieurement un seul Dieu, et intérieurement plusieurs dieux ; il leur persuade de se nommer de bouche disciples d’un seul Christ, tout en croyant à plusieurs au fond du cœur. Mais le Christ ne veut point de ce culte, comme il le dit lui-même : « Je ne ferai jamais entrer la guerre à la place de la paix. » Il est indispensable à tout chrétien, s’il veut être sincèrement chrétien, d’adorer le Christ, le Père et le Saint-Esprit dans le sens propre des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament ; autrement il serait juif et pourrait dire, indiffé-