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Dans le sixième (p. 83-91), il explique le dogme de la Rédemption en démontrant la justice de Dieu et l’impuissance où se trouve l’homme de satisfaire Dieu par l’amour parfait qu’il lui doit et de réparer ses fautes et celles de ses semblables. Il fait voir ensuite comment la sagesse et l’amour divins ont amené l’incarnation du Verbe Éternel qui a voulu prendre sa chair de la sainte Vierge « après qu’il l’eut purifiée de tout péché », et accepter la mort de la croix pour satisfaire la justice divine pour nous. L’auteur termine ce traité en démontrant la nécessité de croire au dogme de la passion de Jésus-Christ et la nécessité de l’offrir à Dieu pour avoir part à ses mérites.

Le septième (p. 91-104) fait suite au précédent et au dernier traité qui a été déplacé pour des motifs d’impression : l’ancien scolastique, dans ce traité, combat ses précédents adversaires par des raisons tirées de l’Écriture Sainte et de la nature. Il termine ce traité par une note intéressante sur les passages bibliques qu’il a rapportés dans ces traités : « Voilà ce que nous avons voulu composer pour prouver l’existence du Fils Éternel par les témoignages de l’Écriture Sainte, par cœur seulement pour ne pas fatiguer le lecteur ; nous avons rapporté ces témoignages pendant que nous n’avons pas la plus grande partie de l’Ancien Testament[1]. Nous supplions donc notre lecteur de remercier le Christ notre Dieu qui nous a aidé à dire le vrai, et de nous pardonner les fautes qu’il y verra ; enfin de prier le Saint-Esprit pour éclairer nos esprits et convertir tous les lecteurs de notre livre à la foi en la divinité du Christ, dont personne ne peut qu’avec son assistance arriver à la confession, comme le dit saint Paul (Rom., x, 10), pour nous faire participer avec les confesseurs au bonheur de son royaume céleste préparé pour ceux qui croient au Christ, Dieu et Fils de Dieu. »

La lettre (p. 104-140) est adressée à un jacobite nommé David, ami d’Abou-Kurra, qui l’avait vu auparavant à Jérusalem, où ils avaient tous deux prié ensemble. David était un hérétique de bonne foi ; inquiet de quelques difficultés qu’il trouve dans la doctrine des Chalcédoniens, il prie son ami l’évêque melchite de les lui expliquer, et dès qu’il a reçu de lui cette lettre il devient orthodoxe. Abou-Kurra, au commencement de sa réponse, rappelle leurs communs souvenirs et les difficultés que son ami trouve dans la doctrine de Chalcédoine ; il le loue de sa bonne volonté et de son désir de s’instruire de la vérité, et il lui déclare qu’il est heureux de répondre à son appel et de lui aplanir ces difficultés. C’est pourquoi il s’humilie et invoque l’assistance du Saint-Esprit et le secours des saints Docteurs de l’Église. Il lui explique le composé humain : corps et âme, l’union des deux et la conséquence de cette union. C’est un précis de psychologie. Il lui explique ensuite l’expression « une nature composée de

  1. Nous avons confronté ces passages avec la version arabe de la Bible et nous avons indiqué les numéros de ces passages qui intéressent beaucoup l’étude des anciens textes ou versions. Pour juger de leur importance, il suffit par exemple de voir la belle traduction du nom de Dieu : « Je suis celui qui ne cesse pas d’être. »