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C. E. CASGRAIN.

père se rendit de suite à Saint-Thomas pour annoncer ce funeste évènement à la famille Têtu, et m’écrivit la lettre suivante qui donne la mesure de sa sensibilité :

« Saint-Thomas, 6 mai, 8 h. du soir
« Chez M. le curé Beaubien.

« Je suis seul en ce moment, ou plutôt je suis au milieu de vous tous, témoin de la scène affligeante, cruelle et déplorable qui a eu lieu sous nos yeux, ce matin ! ! Quelle catastrophe, quel malheur, quelle perte cruelle ! ! Mon âme est encore toute bouleversée, et depuis que je vous ai quittés je n’ai eu l’imagination occupée que de la perte immense que nous avons faite dans la personne de notre cher cousin George. Cette triste idée me poursuit partout. Que ne nous est-il donné de rappeler à la vie ceux qui nous sont chers ;