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manence de cette horreur pour les meurtriers titrés, qui en imposera à la puissance, et qui la fera souvenir, que la mort attire la mort ! qu’on ne s’en joue pas impunément ! que le titre de gouvernant n’exclut pas celui d’assassin, quand celui qui en est décoré, en tient la conduite ! que le Peuple, n’est point satisfait d’un supplice ordinaire, pour l’infâme mandataire qui a abusé de ses pouvoirs, pour massacrer ceux dont il les a reçus ! et que des peuplades entières, effacées par lui du nombre des vivants, appellent sur sa tête mille morts !…

Ô toi, Postérité ! sous le même rapport, il ne faut point dérober à tes regards, des faits qu’il serait peut-être heureux que tu ignorasses, en ne considérant que le bien qui reviendrait, à notre mémoire et à ta satisfaction, de ne point connaître la lâcheté avec laquelle nous avons souffert trop long-tems, l’égorgerie de nos frères, par d’horribles bouchers constitués par nous en dignité. Pourquoi faut-il que nous entrevoyions encore, combien cette faiblesse de notre part, atténuera l’éclat ; et de ces instants de véritable énergie qu’aussi l’histoire ne manquera point de te transmettre, et de ces premiers