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POÉSIES CHOISIES DE BAÏF.

Parce qu’on dit que tous les hommes
De nature ainsi faits nous sommes,
Qu’un bissac au cou nous portons,
Poche davaut, poche derrière’.
Davant (c’est l’humaine manière)
Les fautes d’autruy nous mettons.
Derrière nous jetions les nostres.
Voyans clair aux péchez des autres,
Aux nostres avons les yeux clos.
Si jamais vous ay fait service
Qui vous ait pieu, voyez mon vice
En la poche dessur mon dos.
Je n’y voy poche ny pochette :
Sont abus : ou tu es poëto,
Ou bien tu as de l’avertin —.
Tous sommes fouis. fouis, j’ordonne
Que le grand au petit pardonne ;
Car chacun ha son ver coquin ^.

LIVRE DEUXIÈME’

Joyeuse, cependant que j’use
Du doux reconfort de la Musc,
Chei’chant de tromper ma douleur,
Si je puis quelque ouvrage faire
Qui doive profiter et plaire,
Quelque bien revient du malheur.
Le terme escheu, la rente est duc.
En fin sonne l’heure atendue.
Faites moissons, les bleds sont meurs.
Tems de travail, tems de s’ébatre ;

. Imité (li ; l’hèdre, IV, x. Cf. Ô. Vci— solitaire. La Fontaine, la Besace. i— Le livre II se divise eu le . Ou bien tu es fou. iiièces.