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A vous, à qui ceci n*est rien :
Car c’est chose que pouuez fûre :
Preseruez moy de la misère
De la mort : Vous le pouuez bien.
Quand il faisoit telle prière,
Il auoit et la vu entière
Et Tout. Mais ie n’eusse pas
Voulu pour chose bien certaine
Vous garantir son ame saine.
Il creignoit trop passer le pas.
Mais parauant que ie me taise,
Pourueu que point ne vous déplaise,
Mon maistre ie vous conteray
DVne la plus foie des foies,
Du temps qu’on seruoit aux Idoles.
Et ce conte fait me téray.
C’estoit vne mère bigote
De ce temps-là, badine et sote
Qui auoit son vnique fils
Malade de fieures quartaines,
Qui le tenoyent dedans les vaines,
Y auoit des mois plus de six.
O lupiter le Roy des nues,
Qui les fieures plus incognues
Ostes et donnes quand te plaist^
Si la quarte qui mon fils fasche,
(Dit la Mere) du tout le lasche,
Le premier iour que ieusne il est.
En ton honneur dans la riuiere
Tout nu te payant ma prière
Fera trois plongeons le matin.
Il aduient, ou soit auanture,