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LES AMOURS DE JEAN-ANTOINE DE BAÏF.

Tost mon cou soyt enlassé :
Que mes désirs on apaise,
Que tant de foys on me baise
Qu'en fin j’en tombe lassé.
Mille baisers je demande,
El mille et mille friande.
Quoy, friande il ne t’en chaut ?
Sus sus doucéte felone,
Que deux cent mille on m’en donne :
Cent mille encor il m’en faut.
J’en veu mille, j’en veu trente,
Troys mille, six cent, quarante :
Penses tu que ce soyt tout ?
Comment friande ? il t’ennuye.
Ja ta languéte n’etuye.
Tu n’es pas encor au bout.
Veux tu savoyr, quelle bande
De baisers, Baïf demande,
Qui te le rendra content ?
De cent milliers son envie
Ne seroit pas assouvie,
Non d’un million contant.
Autant que l'humide plaine
Sous la Zefirine aleine
Jette d’ondes a ses bordz :
Autant qu’au printemps la terre
De son grand ventre desserre
De fleurs et d’herbes dehors :


Variantes. — IX 10. doucette, sus mignonne — 16. Quoy ? dedaigneuse,