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DES POEMES.

Dedans fa court en grande prejfe !
Voir affis les toreaux venans,
Et le coultre entiers amenans
Le traîner d^vn col vain & lafche :
Voir les laboureurs de retour
Couronner la table alentour
Chacun aquitté de fa iafche ?
Et quel plaifir ejl plus plaifant
Que voir le deliure paifant
Aux jours chomables d’vne fejle
Trépigner au pied tout foucy,
Et fous le rebcc adoucy
Gayement fecouer la tejle ?
Ou bien de voir fur V herbe affis
Le vieillard follement rajjis
Hochant fa perruque grifonne,
Qiiclque joyeux brocard jetter
Aux garçons qui font éclater
Vn ris de qui tout l’air refonne ?
Heureux, heureux le laboureur,
S’il pouuoit cognoijlre fon heur !
Sa vie n’ejl pas vie humaine,
Mais bien, Fittes, telle qu’es deux
La race bien aife des Dieux,
Vne plus gaye ne demeine.


AMOVR VANGEVR.
A MONSIEVR DE POVGNI.

Honorant mes amis des presents de ma Muse,
Dangennes, je seroy dehors de toute excuse
Si j’aloy t’oublier : car c’est toy (je le sçay)
Qui defens le party de mon nouvel essay