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il ne dit mot et fit ce que Lenz lui demandait ; en même temps il écrivit au maître d’école de Bellefosse de descendre dans la vallée, et lui donna ses instructions ; puis il partit à cheval. L’homme vint. Lenz l’avait vu souvent déjà et s’était attaché à lui. L’autre fit semblant d’avoir eu besoin de parler à Oberlin, puis de vouloir repartir. Lenz l’invita à demeurer, et ainsi ils restèrent ensemble. Lenz proposa encore une promenade vers Fouday. Il visita le tombeau de l’enfant qu’il avait tâché de ressusciter, s’agenouilla à diverses reprises, embrassa la terre de la fosse, parut prier, mais avec un grand trouble, cueillit quelques fleurs sur la tombe, reprit la route de Waldbach, puis retourna avec Sébastien. Tantôt il allait lentement en se plaignant d’une grande faiblesse dans les membres, tantôt il marchait avec une rapidité désespérée. Le paysage lui causait des angoisses, il était si étroit, qu’il craignait de se heurter à tout. Un sentiment inexprimable de malaise le saisit, son compagnon lui devint enfin à charge ; peut-être aussi devinait-il son dessein et cherchait-il à l’éloigner. Sébastien parut céder à son désir, mais il trouva secrètement moyen d’avertir son frère du danger ; Lenz avait donc maintenant deux surveillants au lieu d’un. Il les entraîna plus loin, puis reprit la route de Waldbach. Arrivés près du village, il se retourna rapide comme l’éclair et bondit tel qu’un cerf dans la direction de Fouday. Tandis qu’ils le cherchaient