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tion des graphies criē, aux vers 1600, 2108, 3585, et aī, aux vers 407, 2327, 2416.

N, transcrite dans une copie antérieure par le titulus, est souvent omise avant une autre consonne ou à la fin d’un mot : nais (328, 1307), frocis (328) et frociz (645), doige (430), Tristra (806, 956, 1273, 1591, 2436, 2681, 4381), uit (943, 1685, 1869), brimet (997), pedre (1034), conpaignos (1192, 4059), uiet (1262), lez (1443), poonos et uerronos (1463 et 4304), dut ou dnt (1526), dais (1629, 1755), atendu (1719), acordemet (2225), ogris (2483), set pour sent, mauvaise lecture de seut (3944), gauuais (4186), et les troisièmes personnes du pluriel furet (741, 768, 2528), meinet (1364), iuret (1421), eret (1662, 1681, 1751), uindret (2482, 3472, 4020), fondet (3807), ioignet (4032), sot (2005, 4019), ot (4116). C’est donc à peine si l’on s’est écarté de la lettre du manuscrit en restituant le mot en aux vers 102, 376, 835, 2367 et 4240, après des mots terminés par e, et en substituant à plusieurs reprises à la préposition a la préposition en sous la forme an. Une consonne nasale entre voyelles est également omise dans cri[m]ent (1486) et couine pour comune (3773).

Les épels et (à côté de e), mot (multum), nus et vus (à côté de nos et vos), pus (à côté de puis), sont la résolution d’abréviations constantes. Chascun est écrit chas9 aux vers 934, 1255, 1454, 2072, 2146, 3062, 3633, 4090, 4343, et pareillement on lit chas9s au vers 1726. Les nombres cinc, set, huit, quatorze, quinze, vint sont toujours en chiffres ; un, uns, une, deus et dui, trois, quatre et cent tantôt en chiffres tantôt en toutes lettres ; troi toujours en toutes lettres.

Dans les polysyllabes, l’élision de l’e final n’est que rarement, dans les monosyllabes elle est souvent marquée par la suppression de cette voyelle, qui se traduit dans l’usage moderne par l’emploi de l’apostrophe. Comme le lecteur d’aujourd’hui est habitué à élider l’e final des polysyllabes avant un mot commençant par une voyelle, les rares hiatus ont été signalés à son attention par un tréma sur l’e prononcé. Dans les monosyllabes, au contraire, aucun e conservé ne doit être élidé, et l’on a imprimé c’ pour ce aux vers 1862 et 3263, d’ui pour de hui au vers 3447, qu’ pouraux vers 1070, 1545, 1576, 1831, 2484,