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docteur edgar bérillon

spéciale, de l’usage de désinfectants, est moins appréciable dans les classes riches ou aisées ; elle n’en est pas moins sensible pour un odorat délicat.

Elle n’est pas particulièrement liée à la couleur des poils. Elle émane des individus bruns aussi bien que des blonds roux.

Une différence sensible existe cependant entre les émanations des uns et des autres. Tandis que chez les bruns un examen attentif rappelle l’odeur du boudin dans lequel on aurait incorporé de l’encens ou du musc, chez les blonds on perçoit l’odeur de la graisse rance avec les senteurs aigres qui se révèlent à l’approche des fabriques de chandelles.

L’impression ressentie est exprimée d’une manière différente par les observateurs. Les uns disent que l’odeur de l’Allemand est analogue à celle qui se dégage des clapiers de lapins. D’autres la comparent à un relent de ménagerie mal tenue pendant l’été. Il en est aussi qui se rattachent à l’odeur aigrelette des fermentations lactiques, de la bière répandue sur le sol, de barils ayant renfermé des salaisons, du petit salé. J’ai entendu exprimer l’opinion que l’odeur exhalée par les Allemands est analogue à celle qu’on perçoit chez un grand nombre de vieillards arrivés à la période de la décrépitude.

Il s’agit en réalité d’une odeur composite, de laquelle un odorat exercé pourrait seul dégager les éléments disparates.

Au premier rang de ces éléments constitutifs de l’odeur allemande, je puis indiquer :

1° L’odeur hircinique qui émane des aisselles et a reçu son nom de l’analogie qu’elle présente avec l’odeur du bouc. Elle tendrait à prédominer chez les Bavarois et les Allemands du Sud ;

2° L’odeur butyrique, dont le siège d’élection se trouve dans les interstices des doigts des pieds et qui est en rapport avec le tempérament, le développement graisseux et le tempérament lymphatique d’un grand nombre d’individus de race allemande. Elle est assurément plus accentuée chez les Allemands du Nord et chez les Prussiens.

En dotant les corps et les individus nuisibles d’odeurs capables de nous avertir de leur présence, la nature a eu pour but de pourvoir à notre sécurité. Ne pas tenir compte de ses avertissements serait le témoignage d’une dégénérescence de l’instinct de conservation. Si, comme nous le disait H. Cloquet, l’odorat est à la fois l’organe de l’instinct et de la sympathie, ne soyons pas surpris si les hommes doués d’un « flair » normal n’accordent leur confiance qu’à ceux dont l’odeur ne leur inspire ni dégoût ni antipathie.

La bromidrose fétide des Allemands peut donc, à elle seule, et à défaut de tout autre grief, justifier la défiance instinctive dont ils ont toujours été l’objet de la part d’un si grand nombre d’humains. Lorsqu’il s’agit de la défense de la race, l’odorat est encore la sentinelle la plus vigilante. S’il arrive que la vue et l’ouïe, trop portées à se laisser suborner et illusionner, ne nous gardent plus, l’olfaction ne cesse de nous avertir et de nous tenir en éveil.