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docteur edgar bérillon


Cette accusation de puanteur portée contre les Longobards, qui constituaient une des hordes les plus importantes de la Germanie, se trouve confirmée par un récit de Paul Diacre. Il rapporte que dans un banquet où Turisende, roi des Gepides, avait convié quelques guerriers lombards, un des fils du roi leur reproche d’exhaler une odeur puante, analogue à celle qui se dégage des pieds des cavales lorsqu’ils sont blancs et atteints de suppuration. (Pauli Warnefridi, De Gestis Longobardorum.)

Pendant leur occupation de l’Aquitaine et du Béarn, les Goths avaient eu recours, à l’égard des populations indigènes, à des procédés d’intimidation et de barbarie exactement identiques à ceux que les Allemands d’aujourd’hui emploient dans la Belgique. Aussi, après la victoire de Vouillé par Clovis, les survivants des armées gothes, s’étant réfugiés dans les vallées les plus profondes des Pyrénées, y furent l’objet des représailles les plus méritées.

Pendant de longs siècles, la population les tint à l’écart, les traitant comme de véritables pestiférés ; il ne leur était jamais permis de s’asseoir à la même table que les habitants du pays ; boire dans un verre que leurs lèvres auraient touché eût été l’équivalent d’un empoisonnement. À l’église, ils ne pouvaient entrer plus avant que le bénitier.

Tout mariage avec une femme indigène leur était interdit ; on voit par ce précédent à quelle dégradation doivent s’attendre les Allemands s’il était donné à quelques-uns de séjourner dans les pays envahis, après l’évacuation de leurs armées.

De dominateurs arrogants, les Visigoths vaincus passèrent sans transition à l’état d’esclaves les plus obséquieux. Ces cagots, comme on les appelait par une altération de mots cans gots (chiens goths), ne pouvant se mélanger avec la population, conservèrent, dans toute leur impureté, les caractères de la race germanique.

Après Laurent Joubert, le commingeois François de Belle-Forest les a décrits ainsi :


Et au reste portant en leurs faces et actions quelque cas qui les rend dignes de cette détestation ; si ont-ils tous l’haleine puante et si les approchant vous sentez ne scay quel malplaisante odeur sortir de leur chair, comme si quelque malédiction, de père en fils, tombait sur cette race misérable d’hommes.


Outre les imputations de hâblerie, de mensonge, de gourmandise et d’autres vices, les cagots passaient pour avoir le cou plus rouge que les individus de race indigène. C’était une chose tellement reçue que lorsque les paysans trouvent un épi plus rouge que les autres, ils disent : voilà un cagot, et ils le séparent de la pile (fig. 15).

La description de l’odeur du cagot, qui augmente pendant les grandes chaleurs, suffit pour démontrer la réalité de leur origine germanique. La persistance de cette odeur à travers les siècles, alors qu’ils étaient transplantés dans un pays très différent de la Germanie et qu’ils faisaient usage