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DOCTEUR EDGAR BÉRILLON

tion psychologique, a été clairement mise en lumière par Cabanis, dans son Traité des rapports du physique et du moral.

Quand on compare, dit-il, l’homme avec l’homme, on voit que la nature a mis entre les individus des différences analogues et correspondantes, en quelque sorte, à celles qui se remarquent entre les espèces.

Les individus n’ont pas tous la même taille, les mêmes formes extérieures ; les fonctions de la vie ne s’exercent pas chez tous avec le même degré de force ou de promptitude ; leurs penchants n’ont pas la même intensité, ne prennent pas toujours la même direction.

Les différences qui frappent les premières se tirent de la taille et de l’embonpoint. Il y a des hommes d’une stature élevée ; il y en a dont la stature est courte.

Tantôt ils sont ou doués de muscles puissants ou chargés de graisse ; tantôt ils sont maigres ou même décharnés. La couleur des cheveux, des yeux, de la peau, fournit encore quelques autres distinctions, qui doivent également être rapportées aux formes extérieures.

Si nous observons ces corps en mouvement, si nous les voyons déployer les facultés et remplir les fonctions qui leur sont propres, nous trouverons que les uns sont vifs, alertes, quelquefois impétueux, que les autres sont lents, engourdis, inertes.

Leurs maladies présentent, à plusieurs égards, les mêmes caractères que leur constitution physique ; leurs penchants, leurs goûts, leurs habitudes obéissent à la même impulsion et subissent des modifications analogues à celles de leurs maladies, et l’on voit assez souvent cet état primitif des organes étouffer certaines passions, faire éclore des passions nouvelles à certaines époques déterminées de la vie et changer, en un mot, tout le système moral.

Par sa préoccupation constante d’établir les rapports entre les facultés physiques et les facultés morales, c’est-à-dire entre la forme extérieure de l’objet et sa destination spécifique, Cabanis apparaît comme l’inspirateur le plus clairvoyant des recherches se rapportant à la psychologie comparée des races.

Il est à regretter que les psychologues de l’époque contemporaine aient hésité si longtemps à le suivre dans cette voie. L’examen comparé de la mentalité des groupes ethniques leur eût assurément donné des résultats plus satisfaisants que les études de psychologie inductive à laquelle un si grand nombre d’entre eux ont, sans aucune utilité, consacré un temps précieux.

Il est vrai que l’observation des races n’est pas sans se heurter à quelques difficultés.

En 1866, Bourdin, dans un curieux mémoire, présenté à l’Académie des Sciences, démontrait qu’en vertu d’un instinct méconnu, l’homme tend à reproduire, par le dessin et la sculpture, le type de la race à laquelle il appartient. Par contre, de la spécificité même de cet instinct résulte l’explication de son impuissance à représenter des hommes de race différente.

L’art ne serait autre chose que la victoire remportée sur cet instinct.