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la psychologie de la race allemande

Déjà Jules César, dans les Commentaires, nous avait renseigné sur les tendances alimentaires des Germains :

Chaque année, écrit-il, leurs guerriers se mettent en campagne pour se livrer au pillage. Ils ne séjournent jamais dans la même région plus d’un an et ils se nourrissent surtout de lait, de viande et de gibier.

Plus tard, Tacite a confirmé ce goût des Germains pour les ingrédients dont le mélange constitue la saucisse, le mets national des Allemands[1].

Et l’on peut dire qu’un des principaux effets de la civilisation germanique a été de substituer, dans l’alimentation courante, à la chair du sanglier la viande toute prosaïque du porc.

Et si quelqu’un se demande les causes d’une fidélité si persistante de la race allemande à l’égard de la race porcine, Voltaire se charge de lui répondre, dans le roman Candide, par la bouche de Pangloss :

Et les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année.

Il est vrai qu’à défaut d’autre moyen de subvenir à sa voracité, l’Allemand n’hésiterait même pas à se nourrir de la chair de ses compatriotes.

Wilhem Pierson, dans son Histoire de Prusse[2], écrit que, même au milieu du xviie siècle, les Germains étaient certainement cannibales, car en Silésie et dans une seule occasion cinq cents hommes furent tués et mangés. Les Allemands d’aujourd’hui étant demeurés dans le même état de barbarie, on peut s’attendre à ce que, poussés par la faim, ils se comportent comme l’ont fait leurs ancêtres du xviie siècle.

Dans tous les cas, l’Allemand ne se fait pas faute, à l’occasion, de consommer du chien. Des boucheries de viande de chien ont été depuis longtemps ouvertes dans les principales villes d’Allemagne. La chair du fidèle compagnon de l’homme y est souvent servie dans les restaurants sous le titre engageant de « côtelette de mouton d’Espagne ».

Un géographe du xviie siècle, Manesson Mallet[3], décrivant les peuples des divers pays du monde, disait en parlant de l’Allemagne :

Le menu peuple est rude et mange sans propreté. Toute la nation, en général, aime les longs repas et se fait une volupté de bien boire.

Frappé de la voracité innée des Allemands, Kant[4], dans un chapitre intitulé : De l’abrutissement occasionné par l’usage immodéré des aliments, rappelle à ses compatriotes qu’en se gorgeant de nourriture et de boisson,

  1. Nulli domus, aut ager aut aliqua cura pro ut ad quam venere aluntur.
  2. Wilhem Pierson : Histoire de Prusse, tome 1, page 132.
  3. A. Manesson Mallet : La description de l’Univers, 1683.
  4. Kant : Principes métaphysiques de morale.