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Au château d’Offemont, qui fut la propriété de la marquise de Brinvilliers, et dans celui de Montdement, les officiers allemands s’appliquèrent à remplir de leurs excréments les bottes dont se servent les piqueurs dans les chasses à courre. Ils les alignèrent dans une des pièces principales, témoignant ainsi de l’intention formelle d’offenser leurs hôtes. Ils connaissaient l’expression populaire par laquelle, pour indiquer que l’injure a passé toute mesure, on dit de l’offenseur « qu’il a fait dans vos bottes. »

C’est pour le même motif que dans maints autres endroits ils ont rempli les malles, les valises, les paniers de voyage, se conformant à l’idée du vulgaire, lorsqu’il s’agit de stigmatiser l’offense résultant d’un acte aussi indigne qu’impardonnable. Dans ce cas, on se plaint de l’ennemi en disant qu’il « a fait jusqu’à l’anse du panier, jusqu’au cadenas de la malle. »

Lors de leur séjour à Albert (Somme), quelle ne fut pas la joie des soldats allemands en découvrant dans une maison bourgeoise une ample provision de confitures qui n’avaient pas été fabriquées à leur intention.

À son retour la ménagère prévoyante eut un témoignage de leur satisfaction intestinale en retrouvant ses pots rangés soigneusement dans le même ordre, mais copieusement remplis de résidus stercoraux.

À Saint-Dié, en reprenant possession de sa demeure, la famille d’un magistrat fut surprise de trouver les placards et les armoires rangés dans l’ordre où ils les avaient laissés. Elle ne tarda pas à constater que les nappes, les serviettes, toutes les pièces de lingerie avaient été artistement repliés après l’usage le plus profane. Les robes suspendues à leur place avaient toutes été souillées à l’intérieur de la façon la plus abominable.

Le château de Bellevue, près de Château-Thierry, a été le témoin des scènes de scatologie les plus ignominieuses. Là encore, le linge des dames, leurs chapeaux, ainsi que les cartons à chapeaux avant d’être remis à leur place ont été convertis en réceptacles de matières fécales par les Allemands.

Au château d’Esternay, près de Montmirail, qui appartient à M. de Laroche-Lambert, des officiers prussiens, ayant trouvé dans des placards et armoires des robes de soirée, se livrèrent à une orgie scandaleuse. Quelques-uns d’entre eux s’étant habillés en femmes, ils dansèrent et s’enivrèrent. Une attaque française les surprit dans ce costume. Ils furent tués, et enterrés pêle-mêle dans le parc, avec ces costumes de femmes. Pendant plusieurs semaines, on vit encore émerger de terre des lambeaux de robes à l’endroit où ils étaient inhumés.