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Un second fait, c’est que ces matières fécales, indépendamment des résidus alimentaires insuffisamment digérés renferment une quantité anormale de produits épithéliaux et de matières grasses en décomposition.

Une troisième constatation, qui s’impose à tout odorat normal, c’est que la puanteur des résidus stercoraux allemands n’est pas en rapport simple avec la quantité, ce qui suffirait d’ailleurs à constituer une sérieuse incommodité. L’intensité des émanations malodorantes se manifeste, au contraire, dans une proportion géométrique. Si au point de vue de l’énormité, la production excrémentielle est double, au point de vue de l’odeur elle atteint des proportions inouïes, incroyables. On pourrait dire qu’elle est au moins quatre fois plus forte. L’hyperchésie des allemands réalise un cas auquel s’applique la situation pressentie par l’auteur de l’Art poétique, dans son vers fameux :

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

Le caractère dominateur de la puanteur polychésique chez les Allemands est d’être absolument intenable, nauséabonde et on peut le dire, sans craindre d’abuser de l’hyperbole, émétisante. Elle n’est comparable qu’à l’odeur des matières fécales des porcs lorsque, réunis en assez grand nombre, ils sont exclusivement nourris avec des eaux grasses et des viandes d’équarrissage. Il ne faut pas s’étonner que cette puanteur, chez ceux dont elle a violenté la muqueuse pituitaire, dans bien des cas, ait provoqué des vomissements instantanés, des défaillances allant jusqu’à la perte de connaissance.

Et si quelqu’un était tenté de m’accuser d’exagération, il me suffirait, pour lui répondre, de faire appel au témoignage de quelques-uns de ceux, trop nombreux, qui n’ont pas eu la liberté de s’y soustraire. Ils pourront dire que de toutes les souffrances qu’ils ont éprouvées, la douleur olfactive a été certainement la plus angoissante et la moins tolérable.

Certains se sont étonnés que les allemands aient pu supporter l’odeur de leurs excréments sans en paraître incommo-

    tes les salles de l’usine. Une équipe d’ouvriers a mis une semaine pour retirer de l’usine trente mille kilos de matières fécales. Les dépenses de cet enlèvement se sont élevées à un prix très élevé. L’amas de ces déjections a été photographié, il s’élève à une hauteur à peine croyable.

    À Liège, après un séjour de cent quatre-vingts allemands pendant six jours dans l’immeuble du n°112, Boulevard de la Sauvenière, les water-closets débordants ont nécessité une démolition complète pour les évacuer. La maison toute entière était encombrée de matières fécales. Les lits en étaient remplis. Des ordures avaient été déposées dans les tapis, ensuite roulés avec soin. Les robes de soirée avaient été salies, puis rangées dans les armoires. Six personnes furent occupées pendant une semaine pour procéder à cet épouvantable nettoyage. La ville tout entière fut submergée, selon l’expression d’un témoin, sous une marée d’excréments.