Mais, quand je vois que toute vostre force
Encontre moy se roydit et s’efforce,
Pour empescher la miene de glisser
Au lieu secret où ma joye demeure,
Je vous hay bien, ô belle main, à l'heure,
Et contraint suis à vous me courroucer.
Laurans, je sens mon cerveau fantastique
Apesanti de pensers et d’ennuyz ;
Je vy tout triste et les jours et les nuictz,
Par ne sçay quelle humeur mélancolique.
De mille esbas j’essaie la pratique.
Pour ces chagrins dont assomé je suis
Chasser au loing ; mais, helas ! je ne puis,
Tant cette humeur ferme m’estraint et pique.
Or, toy qui sçais tout ce que Gallien
Et Hyppocras sçeurent onq’, le moien
Enseigne-moy, par ta science belle,
Avecq’ lequel pourray me décharger,
Me délivrer, me guarir et purger
De ce fardeau qui me rompt la cervelle.