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pour votre argent vous n’aurez pas un enfant de plus en France[1]. »

Quelle est donc la pensée intime de la loi, la seule qui reste ? Faire élever les enfants des familles nombreuses par les autres citoyens, eh bien ! nous n’hésitons pas à le dire, il est monstrueux de faire contribuer tous les citoyens, les travailleurs, à l’entretien et à l’éducation des enfants de quelques-uns, tout au moins dans le cas, qui, en l’espèce, est le cas très fréquent, où ces enfants sont des enfants de millionnaires..

Mais hélas ! il n’en est ainsi que trop souvent : les lois sont faites au bénéfice et au profit des classes les plus riches et au détriment des classes laborieuses !


VI


Il est un principe, une loi suprême qui domine l’humanité tant dans le monde économique que dans tous les autres domaines politique, religieux, social : c’est la liberté.

Laissez donc aux lois naturelles le soin d’agir par le seul jeu de la libre initiative de l’humanité ! Les lois naturelles sont d’ordre providentiel ; elles sont merveilleuses d’harmonie ; elles sont plus sages que toutes les inventions du législateur.

Oui les propositions de Malthus en théorie sont vraies, mais dans la pratique elles sont limitées même par le perfectionnement de l’humanité : vous avez si peu à les redouter que vous voyez les gouvernements, à travers tous les âges, pousser à la reproduction. Oui, d’un autre côté, la population en France ne croît pas aussi rapidement que

  1. Journal officiel, 26 janvier 1890.