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ment : elle ne se fait plus avec les chariots de guerre, elle n’est plus accompagnée du cliquetis des lances et du choc des boucliers, elle n’en est pas moins profonde.

Aussi, en notre terre de France, contrairement à ce qui se voit en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, il n’y a pas de type humain fixe et propre : tous les types se confondent et se mêlent, le descendant des Gaulois à l’épaisse moustache blonde à côté du Latin aux cheveux bruns et aux traits réguliers, le Burgonde aux cheveux roux à côté de l’Arabe aux yeux vifs et aux pommettes saillantes.

Tous ces peuples ont passé sur notre sol, tous se sont fondus en la nation la plus homogène qui soit au monde sans altérer en rien le caractère propre à notre pays. La terre de France a été le creuset de la civilisation dans lequel se sont fondus tous les peuples d’Europe.

Il y a donc, dans cette invasion que rien n’arrêtera, pas plus que rien n’arrêtera jamais le courant des fleuves, dans cette invasion qui donne à la France des enfants, dès la seconde génération, absolument oublieux de leur origine et absolument dévoués à leur mère adoptive, il y a, disons-nous, dans cette invasion une ressource inépuisable pour la population de la vieille terre des Gaules.

A cela, les auteurs de la loi qui nous occupe n’ont jamais pensé ; mais ils ont commis une erreur bien plus grave, une erreur fondamentale : ils ont cru, et M. Javal l’a très nettement dit, que seuls les prolétaires avaient beaucoup d’enfants et que c’est aux classes de travailleurs seules que profiterait la loi.

Cela est une erreur absolue. Il n’y a pas que les pauvres qui aient beaucoup d’enfants.

Ce sont, en effet, tout à la fois les gens très riches et les gens très pauvres, qui, en général, ont le plus grand nombre d’enfants.